L'ancien joueur de hockey de la Ligue nationale, Sheldon Kennedy, aussi connu pour avoir dénoncé les abus sexuels dont il a été victime lorsqu'il jouait au niveau junior, témoignera mercredi devant un comité de la Chambre des communes chargé d'étudier un projet de loi réduisant la possibilité de pardon pour les crimes graves, notamment dans le cas des prédateurs sexuels.

Au printemps 2010, la triste histoire de M. Kennedy avait refait surface, lorsqu'il a été révélé que son agresseur, l'entraîneur Graham James, avait obtenu un pardon judicaire en 2007.

Outré, le gouvernement conservateur avait aussitôt proposé le projet de loi C-23, la Loi supprimant l'admissibilité à la réhabilitation pour des crimes graves. Une première partie de cette loi, scindée en deux par l'opposition, a été adoptée en juin dernier, et c'est maintenant la deuxième partie qui est à l'étude au comité de la sécurité publique et nationale.

M. James est sorti de prison en 2001, après avoir plaidé coupable en janvier 1997 à quelques 350 chefs d'accusations à caractère sexuel, sur deux joueurs de hockey qui se trouvaient sous sa responsabilité, dans les années 80 et 90, dont M. Kennedy.

M. James a été arrêté à nouveau en 2010 et accusé, encore une fois de crimes à caractère sexuel, sur trois nouvelles victimes présumées, dont un autre ancien joueur de hockey, Theoren Fleury. La cause de Graham James est actuellement devant les tribunaux du Manitoba.

Le projet de loi C-23B, notamment, éliminerait la possibilité d'obtenir un pardon judiciaire pour toute personne reconnue coupable de crimes sexuels sur un enfant. L'opposition juge trop sévères certaines des modifications proposées par les conservateurs à la Loi sur le casier judiciaire.

La première partie, C-23A, donnait davantage de pouvoir de discrétion à la Commission des libérations conditionnelles pour juger des demandes de pardon en fonction de la gravité des crimes commis. Les partis de l'opposition avaient accepté, au printemps, d'en accélérer l'adoption lorsque le gouvernement avait révélé que Karla Homolka, après 12 ans de prison pour les meurtres commis avec son ex-conjoint, Paul Bernardo, serait admissible au pardon judiciaire en juillet 2010, selon l'ancien régime.