Si l'opposition est confiante de bloquer définitivement le projet de loi conservateur sur l'abolition du registre des armes d'épaule, à la veille du vote, les libéraux maintiennent de leur côté la pression sur la dernière néo-démocrate à se prononcer.

La députée Niki Ashton, du Nouveau Parti démocratique, n'a toujours pas annoncé ses intentions, à 24 heures du vote visant à envoyer au rancard le projet de loi de la conservatrice Candice Hoeppner, qui prévoit de retirer l'obligation d'enregistrer une arme d'épaule au registre national des armes à feu.

Au NPD, on a refusé d'indiquer si Mme Ashton fera part de sa position avant le moment du vote, mercredi après-midi. Mais on a assuré qu'elle sera présente.

Dans un point de presse organisé par la Coalition pour l'égalité des femmes et les droits de la personne, les porte-parole libérale, bloquiste et néo-démocrate en matière de condition féminine ont lancé mardi un dernier appel en faveur du maintien du registre dans son intégralité, statistiques à l'appui.

«Les données ont démontré à maintes reprises que le registre des armes d'épaule fonctionne. Il sauve des vies. Et le registre a été créé précisément pour cela. (...) Nous devons le conserver. Les vies des femmes sont en danger si nous ne le faisons pas», a argué la coordonnatrice de la Coalition, Claire Tremblay.

Et si Mme Ashton représente un comté rural du Manitoba, sa voisine libérale, la porte-parole du parti pour les questions de condition féminine, Anita Neville, a rejeté la division entre priorités rurales et urbaines.

Car une circonscription ne présente pas un électorat homogène, a plaidé celle qui représente un comté de Winnipeg. Elle a donc lancé un appel à Mme Ashton pour qu'elle tienne compte de cette diversité au moment de se lever pour voter en Chambre, mercredi.

«Aucun de nos comtés n'a une population homogène, elles sont diversifiées. Et je dirais au NPD: regardez la diversité de vos comtés», a expliqué Mme Neville, qui s'adressait précisément à Mme Ashton.

Le caucus libéral féminin, accompagné du porte-parole du parti en matière de sécurité publique, s'est aussi réuni au Parlement, mardi, pour appeler le premier ministre Stephen Harper à se rendre à l'évidence si la Chambre des communes se prononce pour écarter le projet de loi C-391.

Si M. Harper martèle depuis des jours qu'il n'abandonnera pas tant que le registre des armes d'épaule n'aura pas été aboli, les libéraux, eux, lui ont souligné qu'il y avait d'autres enjeux auxquels se consacrer.

«Lorsque nous aurons eu ce vote, allons de l'avant, assurons-nous que le registre fonctionne, et ensuite concentrons-nous sur d'autres enjeux qui affectent ce pays», a lancé le porte-parole du Parti libéral en matière de sécurité publique, Mark Holland.

Arguant qu'on ne pouvait pas mener le débat sur le registre des armes d'épaule une troisième fois, M. Holland a appelé le premier ministre et ses troupes conservatrices à respecter la volonté du Parlement sur cette question, lorsque les parlementaires se seront prononcés.

Confiants que le message envoyé mercredi à M. Harper sera clair et que la page sera enfin tournée, les libéraux ont ouvert la porte à une discussion avec le NPD, puisque les deux partis ont proposé des changements semblables à apporter au registre national afin de l'améliorer.