(Montréal) Après des résultats décevants aux dernières élections, Québec solidaire veut mettre toute la gomme pour remporter l’élection partielle dans Saint-Henri–Sainte-Anne, circonscription vacante depuis la démission de Dominique Anglade, et gonfler ses rangs d’un député.

« Un de plus, c’est toujours le fun », a lancé lundi le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, le sourire en coin. « Mais surtout que ce n’est pas n’importe lequel : Guillaume Cliche-Rivard, c’est un jeune avocat que les Québécois et Québécoises vont commencer à connaître. C’est le genre de voix qu’on a besoin à l’Assemblée nationale », a poursuivi le chef parlementaire.

Québec solidaire, qui tient lundi à Montréal son caucus présessionnel, est la première formation à mettre un candidat sur les blocs de départ dans Saint-Henri–Sainte-Anne. Le gouvernement Legault doit déclencher quelque part en mars l’élection partielle dans la circonscription montréalaise. Comme à l’automne, la formation de gauche misera sur l’avocat Guillaume Cliche-Rivard.

Un premier évènement partisan s’est tenu dimanche dans Saint-Henri–Sainte-Anne. Lundi, le candidat s’est aussi présenté aux côtés des co-porte-parole sous les applaudissements nourris des membres du caucus.

« Guillaume Cliche-Rivard n’a jamais arrêté de travailler depuis le 3 octobre dernier. On est toujours sur le terrain, j’y étais vendredi dernier », a relaté M. Nadeau-Dubois. « On attend avec impatience le déclenchement par François Legault de cette élection-là. Nous, on est prêts […] qu’il la déclenche demain ou dans trois semaines. On est déjà sur le terrain, […] on est gonflés à bloc, on est motivés », a-t-il souligné.

L’ajout d’un député dans les rangs de Québec solidaire – ce qui porterait à 12 sa députation – redonnerait un élan à la formation, qui a été peu visible médiatiquement depuis l’automne. Cela pourrait aussi adoucir les critiques essuyées à la suite des résultats décevants de la dernière campagne alors que Québec solidaire a ajouté seulement deux nouveaux sièges, en plus de perdre l’Abitibi-Témiscamingue.

Se faisait autocritique, Gabriel Nadeau-Dubois confiait d’ailleurs en entrevue à La Presse la semaine dernière qu’il voulait éviter de « plafonner ».

À l’automne, l’ex-cheffe libérale Dominique Anglade l’avait emportée avec 36 % des voix – contre 28 % pour QS et 18 % pour la CAQ. Les solidaires ont néanmoins ravi Verdun, la circonscription voisine, des libéraux, avec l’élection d’Alejandra Zaga Mendez.

Selon Gabriel Nadeau-Dubois, M. Cliche-Rivard pourrait être « une voix forte pour l’inclusion » à l’Assemblée nationale. « François Legault, quand il parle du Québec, c’est pas vrai que c’est tout le monde qui se sent représenté », a ajouté le chef parlementaire, en faisant écho aux propos controversés de François Legault sur l’immigration pendant la campagne électorale.

Résidant de la circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne depuis sept ans, Guillaume Cliche-Rivard est avocat et défend les droits des immigrants à statut précaire depuis une dizaine d’années.

« Pas notre seule priorité »

Gabriel Nadeau-Dubois a souligné que l’élection partielle dans Saint-Henri–Sainte-Anne « n’est pas la seule priorité » de Québec solidaire alors que les travaux parlementaires reprennent la semaine prochaine à Québec. Les troupes solidaires veulent notamment faire du coût de la vie leur principal cheval de bataille. Les priorités de la formation seront d’ailleurs discutées en caucus lundi.

M. Nadeau-Dubois a affirmé que le travail d’introspection à la suite des élections est un processus « continu » et sera abordé les 11 et 12 février prochains, alors que les membres du parti se réuniront en conseil national pour faire le bilan du dernier sprint électoral.