(Québec) Ça brasse au Parti libéral du Québec (PLQ). Après avoir offert à Marie-Claude Nichols de partager avec Frantz Benjamin le rôle de troisième vice-président de l’Assemblée nationale au cours du mandat, le chef par intérim du parti, Marc Tanguay, retire son offre. Il dit prendre cette décision afin de protéger la « cohésion de l’équipe ».

Officiellement, M. Tanguay souhaite toujours le retour de la députée de Vaudreuil dans le caucus libéral. Plus tôt en soirée, lundi, La Presse avait confirmé qu’il avait offert à son ancienne collègue – l’une des rares députées libérales à avoir résisté à la vague caquiste à l’extérieur de Montréal – d’occuper le poste de troisième vice-président pendant les deux dernières années du mandat. Le député de Viau, Frantz Benjamin, aurait pour sa part occupé ce poste au cours des deux prochaines années.

Or, cette offre n’aurait pas passé auprès de M. Benjamin. En entrevue avec La Presse Canadienne, il a affirmé lundi qu’il amorçait dans les circonstances une réflexion sur son avenir politique. Résultat : en voulant couper la poire en deux, Marc Tanguay risquait de pousser un autre député de son caucus, déjà divisé, vers la sortie.

« Après consultation auprès des membres du caucus et de militants œuvrant dans les instances du parti, il appert qu’une telle option n’est pas viable et ne favoriserait pas la cohésion de l’équipe libérale. Je me devais d’explorer toutes les options afin de permettre le retour de la députée de Vaudreuil au sein du caucus. Or, la cohésion de l’équipe étant prioritaire, cette avenue ne peut être la solution », a déclaré M. Tanguay, tard lundi soir.

« Par conséquent, je réitère à Marie-Claude Nichols que la porte du caucus libéral demeure ouverte et que je suis prêt à discuter avec elle des responsabilités parlementaires et de porte-parole qui permettront son retour. Concernant la troisième vice-présidence de l’Assemblée nationale, ma décision est prise, et le poste sera occupé par le député de Viau, Frantz Benjamin, au cours des quatre prochaines années », a-t-il tranché.

Le mois dernier, Mme Nichols avait exprimé son souhait d’occuper le poste de troisième vice-présidente de l’Assemblée nationale. L’ancienne cheffe du parti, Dominique Anglade, avait plutôt choisi d’appuyer la candidature de Frantz Benjamin. Après avoir refusé les responsabilités parlementaires que Mme Anglade voulait lui confier, Mme Nichols avait été expulsée du caucus.

Plusieurs ténors libéraux et d’anciens députés avaient par la suite exprimé leur désaccord face à l’expulsion de la députée de Vaudreuil. Dominique Anglade a finalement annoncé son départ de la vie politique le 7 novembre dernier.

Les députés libéraux tiendront de mardi à jeudi un caucus d’avant session parlementaire au Salon rouge du Parlement. Sans Mme Nichols dans leurs rangs, et avec le départ de Mme Anglade, les libéraux n’ont plus que 19 députés au Salon bleu. Notons que les partis politiques ayant fait élire des députés négocient ces jours-ci les budgets associés à chaque groupe parlementaire en fonction de leur nombre d’élus.

Monsef Derraji devient leader parlementaire 

Avec la nomination de Marc Tanguay à titre de chef par intérim du PLQ, le député de la circonscription de Nelligan à Montréal, Monsef Derraji, devient pour sa part leader parlementaire de l’opposition officielle à Québec.

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Le député libéral de la circonscription de Nelligan, Monsef Derraji

M. Derraji succède ainsi à M. Tanguay, qui occupait ce poste jusqu’à jeudi dernier, alors qu’il prenait le relais de la cheffe démissionnaire Dominique Anglade. Dès la reprise des travaux, le 29 novembre prochain, il donnera la réplique au leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette. M. Derraji, qui a été réélu le 3 octobre dernier pour un deuxième mandat, a également manifesté la semaine dernière son intérêt d’être candidat dans la prochaine course à la direction du PLQ.

« Si je me fie aux derniers messages que j’ai reçus, il y a beaucoup de gens qui m’encouragent à aller de l’avant, justement pour avoir une course où on va débattre d’idées audacieuses. Je pense que c’est sain pour le Parti libéral du Québec d’avoir une course, d’avoir plusieurs candidats, et j’encourage ceux et celles qui veulent que le Parti libéral revienne sur l’échiquier politique de se lancer », avait déclaré M. Derraji, précisant qu’une décision définitive serait annoncée une fois les règles de la course annoncée, probablement l’an prochain.

Le PLQ a également annoncé lundi que la députée de Jeanne-Mance–Viger, Filomena Rotiroti, sera whip en chef de l’opposition officielle, alors que Enrico Ciccone sera président du caucus. Virginie Dufour, une nouvelle élue de la circonscription des Mille-Îles à Laval, sera pour sa part leader parlementaire adjointe.