Deux nouveaux élus du Parti libéral du Québec (PLQ) réitèrent leur appui à leur cheffe Dominique Anglade, tout en avouant leur déception face à l’importance que prend la crise qui secoue le parti à quelques semaines de la rentrée parlementaire.

En marge d’un point de presse au centre-ville de Montréal, mardi, dont le sujet portait sur la situation économique au Québec, le porte-parole du parti en matière de finances, Frédéric Beauchemin, et sa collègue en matière d’emploi, Madwa-Nika Cadet, ont été bombardés de questions sur le conflit actuel qui couve au PLQ.

La Presse rapportait lundi la frustration de plusieurs anciens députés et membres du personnel politique face à la décision de leur cheffe d’exclure la députée Marie-Claude Nichols du caucus.

Malgré la main tendue à la députée de Vaudreuil pour réintégrer le caucus libéral, cette dernière a refusé de retourner dans un parti dirigé par une cheffe en qui elle n’a « pas entièrement confiance ».

« Ça lui appartient [à Mme Nichols] » s’est contenté de répondre Frédéric Beauchemin, mardi, au sujet de cette décision. « On supporte notre cheffe et on est ici en démonstration du support à notre cheffe », a-t-il ensuite déclaré.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

En marge d’un point de presse au centre-ville de Montréal, mardi, dont le sujet portait sur la situation économique au Québec, Frédéric Beauchemin et Madwa-Nika Cadet, ont été bombardés de questions sur le conflit actuel qui couve au PLQ.

« C’est sûr qu’on aurait aimé que toute cette situation se passe autrement », ont ensuite admis les deux nouveaux venus en politique.

« C’est derrière nous »

Quant au vote de confiance auquel devra se soumettre Dominique Anglade, comme tout cheffe PLQ ayant perdu une élection, Frédéric Beauchemin maintient qu’il reviendra aux instances du parti de décider à quel moment il se tiendra.

Les autres députés du caucus n’ont pas non plus « tous les éléments d’informations pour se prononcer sur la décision qui a été prise » d’exclure Marie-Claude Nichols, qui refusait d’occuper le poste de critique en matière de transport et convoitait plutôt celui de troisième vice-présidente de l’Assemblée nationale, a insisté pour sa part Madwa-Nika Cadet.

« Maintenant, c’est un peu derrière nous », a-t-elle ensuite dit, rappelant l’importance du sujet du jour, soit le spectre d’une récession qui plane sur le Québec et l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre.

« On le dit et on le répète, on est heureux des dossiers pour lesquels on est porte-parole et on est content d’en parler, de pouvoir relayer le message sur le terrain […], même s’il s’agit de critiquer le gouvernement actuel sur son manque de préparation », a-t-elle ensuite expliqué.

La sortie en règle de Mme Nichols contre le leadership de Mme Anglade a également fait réagir à l’Assemblée nationale. Coincé à la sortie d’une rencontre entre les partis politiques pour négocier les budgets et le statut de Québec solidaire et du Parti québécois à la veille de la rentrée parlementaire, le leader libéral Marc Tanguay a affirmé que la députée de Vaudreuil était toujours la bienvenue au caucus malgré ses attaques contre le leadership de Dominique Anglade. « On a tous pris acte de sa réponse hier. […] La main est toujours tendue, la porte est toujours ouverte », a-t-il lancé.

Quant à Mme Anglade, M. Tanguay a affirmé qu’elle avait son « entière confiance ». Les journalistes lui ont demandé à de multiples reprises pour quelles raisons il lui fait confiance, sans succès. « Elle a pleinement ma confiance, Mme Anglade. Il n’y a aucun doute dans mon esprit. Comme leader parlementaire c’est important de préparer la rentrée », a-t-il dit avant de tourner les talons.