(Montréal) Le nouveau super-ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a de nouveau assuré dimanche qu’il est prêt à travailler avec la présidente d’Hydro-Québec, Sophie Brochu.

De passage sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle sur les ondes de Radio-Canada, M. Fitzgibbon a réitéré qu’il n’y a jamais eu de « conflit personnel » entre Mme Brochu et lui — même si les deux ont des visions parfois divergentes sur la gestion des ressources d’hydroélectricité du Québec.

Au bout du compte, a-t-il dit, tout le monde veut la même chose : « utiliser nos ressources d’énergie renouvelable […] pour décarboner le Québec ».

Il a bien sûr parlé de l’hydroélectricité, mais aussi de l’éolien, de l’énergie solaire et du biocarburant.

« On veut utiliser ça pour décarboner le Québec, réaliser nos objectifs et créer de la richesse collective. Ce n’est pas en opposition, c’est en harmonie », a expliqué M. Fitzgibbon.

Le ministre, qui a aussi souligné qu’il était naturel selon lui d’ajouter le portefeuille de l’Énergie à celui de l’Économie — qu’il possédait au cours du premier mandat de la CAQ —, a affirmé que le gouvernement devra choisir des projets qui sont « souhaitables pour le Québec » dans sa transition écologique.

Questionné à savoir si les Québécois devront réduire leur consommation d’électricité pour en offrir davantage aux industries engagées dans cette transition, M. Fitzgibbon est demeuré prudent.

« Il faut balancer la demande, qui doit être justifiée à la population parce que ça va être bon pour le Québec, voir l’offre que nous avons, et trouver des façons de compenser ce qui va manquer. »

M. Fitzgibbon tenait ces propos trois jours après la formation du nouveau conseil des ministres du gouvernement Legault. Il était aux côtés de Geneviève Guilbault, vice-première ministre et ministre des Transports, et de Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, lors de son passage à Tout le monde en parle.

Le troisième lien : « un défi de communication »

Nouvellement nommée ministre des Transports, Geneviève Guilbault aura plusieurs dossiers à gérer rapidement dans ses nouvelles fonctions : les travaux majeurs au tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, l’ouverture du Réseau express métropolitain (REM) et la gestion du projet de troisième lien entre Québec et Lévis.

Concernant la fermeture du tunnel reliant Montréal à sa Rive-Sud, dont trois voies sur six seront inaccessibles dès le 31 octobre, Mme Guilbault a reconnu qu’il y a une « situation corsée qui s’en vient ».

Elle a toutefois promis de mieux véhiculer le message de l’existence de mesures d’atténuation, comme l’utilisation du transport en commun et le covoiturage.

L’arrivée du REM pourrait aussi aider à décongestionner ce secteur, mais ce ne sera pas avant le printemps. CDPQ Infra, qui gère ce projet de métro léger automatisé, a annoncé cette semaine que la branche Rive-Sud ne sera finalement pas prête cet automne, comme annoncé précédemment, mais plutôt au printemps prochain.

Mme Guilbault a toutefois mentionné qu’on lui avait assuré que ce nouveau délai serait « le dernier » pour ce projet, qui a déjà connu son lot de péripéties.

Pour ce qui est du troisième lien Québec-Lévis, la ministre a de nouveau promis que le gouvernement dévoilera son étude d’opportunité au « début 2023 ». Elle a assuré que le gouvernement ne cache rien à la population dans ce dossier.

« Je suis une fille de communication, je ne suis pas quelqu’un qui cache des choses ou qui ment. Moi je suis transparente et proactive, et quand on va pouvoir communiquer l’information, vous pouvez être certains qu’on va le faire. »

Drainville veut s’entendre avec les syndicats

Même s’il n’a pas toujours été tendre avec eux lors de son passage comme animateur de radio, le nouveau ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, veut s’entendre avec les syndicats — qui l’attendent de pied ferme.

M. Drainville, qui a quitté son micro chez Cogeco pour rejoindre la CAQ, a affirmé d’emblée que l’Éducation, « c’est le plus beau ministère dont je pouvais hériter ».

Il s’est dit excité à l’idée de pouvoir contribuer à l’éducation des jeunes et de pouvoir améliorer le système, soulignant au passage qu’il se fait « beaucoup de bonnes choses » au Québec.

Pour arriver à rendre le réseau meilleur, M. Drainville a ouvert la porte à une collaboration productive avec les syndicats.

« Il y a des problèmes et je pense qu’on est capable de trouver des solutions ensemble. Je ne dis pas que moi et les syndicats, on va toujours être sur la même longueur d’onde — peut-être pas —, mais je pense que sur un paquet d’affaires, on pourrait s’entendre », selon M. Drainville.