(Ottawa) Elizabeth May dit qu’elle n’a jamais menacé de quitter le Parti vert et soutient qu’un courriel le laissant croire n’était qu’une mauvaise interprétation par une membre du personnel bien intentionnée.

Un courriel interne de la part d’une employée au bureau du député Mike Morrice, qui a été obtenu par La Presse Canadienne, affirmait que M. Morrice et Mme May étaient prêts à quitter les rangs de la formation politique et à siéger en tant qu’indépendants dans l’éventualité d’une suspension de la course à la chefferie.

Le conseil fédéral du parti a envisagé une pause dans la course à la direction et la fermeture d’un bureau à Ottawa alors qu’il faisait face à des démissions et à des troubles internes très médiatisés.

Le courriel envoyé vendredi dernier à de hauts responsables affirmait que l’une ou l’autre décision causerait des « dommages irréversibles ».

Mme May, l’ancienne cheffe du parti et seule autre députée en exercice, a affirmé dans une entrevue qu’elle restait très dévouée au parti.

« Je n’ai jamais menacé de quitter le Parti vert du Canada. Jamais », a-t-elle déclaré.

Mme May a admis qu’il était clair que la transition depuis sa démission en novembre 2019 ne s’était pas faite sans heurts. Elle se présente à l’actuelle course à la direction en duo avec Jonathan Pedneault.

Elle a décrit le courriel comme une « interprétation erronée d’une tentative bien intentionnée d’une membre du personnel travaillant avec Mike [Morrice] ».

« Jamais je ne menacerais de quitter le parti, jamais, et je pense que la membre du personnel en question a précisé que ce n’était pas ce qu’elle disait non plus », a-t-elle déclaré.

M. Morrice a également déclaré dans un communiqué plus tôt cette semaine qu’il ne prévoyait pas de quitter les verts.

Anna Keenan et Chad Walcott, qui se présentent aussi conjointement pour la direction du parti, se sont dits satisfaits de la décision du conseil fédéral de laisser la course se poursuivre.

« Nous voulons être en mesure de concentrer notre énergie sur les questions externes qui comptent pour les Canadiens, ont-ils déclaré dans un communiqué publié sur leur site web. Pour ce faire, et pour mettre fin au cycle des controverses sans fin, notre parti doit mettre de l’ordre dans ses affaires. »

Un porte-parole du parti a indiqué que des discussions étaient en cours et que les responsables tentaient de résoudre la situation à l’interne. Une déclaration officielle est attendue dans les prochains jours.

Cette dernière controverse publique survient après que M. Morrice et quatre des six candidats à la direction ont publié une déclaration conjointe condamnant l’utilisation de mauvais prénoms pour désigner le chef par intérim Amita Kuttner – qui est transgenre et non binaire – lors d’un évènement Zoom du parti.

La présidente du parti, Lorraine Rekmans, s’est excusée au nom des verts. Amita Kuttner a précisé dans une déclaration que Mme Rekmans elle-même ne les avait pas mal interprétés et a dit saluer ses excuses présentées sans attendre.

À la fin de la semaine dernière, la présidente du parti, Lorraine Rekmans, avait démissionné de son poste. Dans sa lettre de démission, elle expliquait aux membres qu’« il n’y avait pas de vision pour un avenir meilleur ». Elle disait démissionner par principe, ayant perdu confiance envers le conseil fédéral du parti et les candidats à la direction.

Mme Rekmans a dit qu’elle avait été exclue et accusée d’être la responsable d’un préjudice.

Elle a écrit qu’elle avait été marginalisée, insultée et dénigrée par les candidats à la direction et qu’elle ne voyait aucun moyen de continuer à être présidente.

Les verts ont lancé la course à la direction cet été pour trouver une personne pour succéder à Annamie Paul, qui a démissionné après une performance décevante aux élections de 2021.