(Ottawa) Les changements climatiques et la défense de l’Arctique seront au cœur des discussions entre le premier ministre Justin Trudeau et le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, Jen Stoltenberg. Son arrivée au pays mercredi coïncide avec le triste anniversaire des six mois de guerre en Ukraine.

Une visite de la station radar de Cambridge Bay, au Nunavut, est prévue jeudi. Elle abrite le système d’alerte du Nord du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD). M. Stoltenberg y rencontrera les membres des Forces armées canadiennes déployés là-bas pour y effectuer des exercices militaires dans le cadre de l’opération NANOOK-NUNAKPUT.

Les deux hommes se rendront le lendemain à Cold Lake, en Alberta, pour visiter la 4e Escadre, la base d’avions de chasse la plus active au pays.

« Je crois que c’est la façon pour notre gouvernement de dire oui, il y a des défis concernant la sécurité européenne, mais avec les changements climatiques et la résurgence de la Russie, il faut aussi se préoccuper de la défense du Canada », avance Fen Hampson, professeur émérite de relations internationales à l’Université Carleton, à Ottawa.

« Cela envoie un message à nos amis européens et au secrétaire général que l’OTAN doit aussi se préoccuper de la défense de l’Amérique du Nord », ajoute-t-il.

Cette première visite de l’Arctique survient au moment où l’OTAN pourrait renforcer la défense de son flanc nord avec l’ajout de la Suède et de la Finlande. Les deux pays ont demandé à se joindre à l’alliance après le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février.

Le financement de la défense risque également de faire partie des discussions même si une source a indiqué au bureau du premier ministre qu’il ne sera pas question de nouvelles enveloppes. Le Canada est en deçà des 2 % du produit intérieur brut (PIB) qu’il s’est engagé à investir.

« Nous nous sommes engagés à le faire en principe, mais nous n’avons jamais dit quand nous allions le faire, fait remarquer M. Hampson. La dernière fois que nous avons dépensé 2 % de notre PIB pour la défense remonte au gouvernement de Brian Mulroney. »