Le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, s’engage à déposer un règlement sur les vibrations et un programme de dédommagement pour les « sinistrés de Tétreaultville ». Avec l’arrivée du REM de l’Est, ces citoyens craignent le pire pour leurs résidences, déjà aux prises avec des problèmes de fissures.

« Si le fait de procéder avec le REM de l’Est va créer des vibrations et risque d’engendrer d’autres fondations qui craquent et des dizaines de milliers de dollars en réparations, alors ça fait partie du coût inhérent du projet. Ça veut dire que l’État et tous les autres intervenants doivent avoir un pool financier qui soutient et couvre ces coûts-là », explique M. Plamondon, qui tente de reprendre la circonscription de Bourget, dans l’est de Montréal, des mains de la Coalition avenir Québec.

En février dernier, La Presse avait rapporté que plusieurs résidants du quartier Tétreaultville craignent des problèmes encore plus prononcés de fissures dans leurs fondations, en raison des sols particulièrement argileux dans le secteur, si le chantier du Réseau express métropolitain (REM) est déplacé comme prévu près de l’avenue Souligny, dans le quartier Tétreaultville. Montréal s’était alors dit impuissant devant cette situation, affirmant ne pas avoir la compétence pour légiférer sur les vibrations.

Dans les derniers mois, les citoyens affirment avoir été « abandonnés » par les différents ordres de gouvernement. « Actuellement, on demande à des citoyens de devoir faire des démarches de députés, pour simplement obtenir de l’aide pour notre quartier », se désole Justin Addison, citoyen qui agit à titre de porte-parole des Sinistrés de Tétreaultville.

Le député actuel, Richard Campeau, « a laissé tomber » les résidants, accuse-t-il. « L’arrondissement non plus ne fait rien. Ce qu’on demande est simple : une réglementation qui obligerait les promoteurs et tous les acteurs à s’adapter à la réalité de notre quartier, aux problématiques liées aux sols argileux. Actuellement, tout le monde fait ce qu’il veut sans avoir de comptes à rendre », poursuit M. Addison.

Éviter le « Far West »

Paul St-Pierre Plamondon, lui, jure qu’il mettra sur pied un règlement concernant les vibrations et les sols argileux, comme cela existe déjà à Toronto notamment. « Les coûts vont être de loin moindres si on donne un cadre, on le sait. Parce que si c’est le Far West, qu’on peut faire ce qu’on veut avec le pieutage et les vibrations, le nombre de foyers affectés par des fondations qui craquent va être plus grand, et les coûts seront nettement plus élevés », raisonne-t-il.

Son parti s’engage à déposer un règlement « durant la campagne électorale ». Des évaluations devront notamment être faites au préalable afin d’établir « tous les scénarios » et les coûts d’un tel programme. « Ce qui est certain, c’est qu’on va en faire un enjeu électoral », assure le chef péquiste.

« Tout ce qu’on souhaite, c’est être protégés », ajoute Justin Addison, en disant être impatient de voir les propositions du Parti québécois. « À un moment donné, on veut des solutions. On veut se sentir bien dans Tétreaultville au lieu de se sentir sur une bombe à retardement », insiste encore le résidant.

Notons que le cabinet du député actuel de Bourget, Richard Campeau, n’a pas souhaité réagir lorsque La Presse l’a interrogé, mercredi.