(Québec) Le Parti québécois prépare une mise à jour du portrait des finances d’un Québec souverain qu’il souhaite présenter à temps pour la fête nationale. Le dernier péquiste qui a effectué ce travail siégeait en 2005 comme porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances : l’actuel premier ministre François Legault.

Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois, accuse celui qui est désormais chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), et qui appuie depuis le fédéralisme canadien, de « décrédibiliser les indépendantistes » au Salon bleu. À l’époque, rappelle-t-il, M. Legault dénonçait les adversaires de la souveraineté qui mettaient en doute la viabilité financière de leur projet.

« Depuis 2005, le fédéral a accéléré toutes les formes d’empiétement sur les compétences du Québec pour être omniprésent dans la vie des Québécois à des fins stratégiques. Évidemment, ce dédoublement a un coût », affirme M. St-Pierre Plamondon.

À l’époque, François Legault estimait que les finances d’un Québec souverain seraient viables et que les gains de la souveraineté se chiffreraient à 17 milliards sur cinq ans. Même si cette évaluation a été contestée, le chef du Parti québécois estime que l’indépendance peut toujours se faire dans une perspective « avantageuse » pour le Québec par rapport à l’état des finances publiques des autres pays du G7 et des comparables occidentaux.

« Il est paradoxal qu’en même temps que la CAQ parle de fierté, elle rappelle constamment aux Québécois qu’ils ne sont pas capables [selon elle de faire du Québec un pays]. Nous, on veut répliquer avec un Parti québécois assumé, limpide, avec un vocabulaire franc et audacieux. On a confiance et on invite les Québécois à ne pas tomber dans le défaitisme de la CAQ », affirme M. St-Pierre Plamondon.

Un dernier rassemblement avant les élections

Les péquistes seront réunis samedi à Boucherville pour un conseil national. Il s’agit de la dernière rencontre du parti avant les élections générales du 3 octobre prochain.

En 2005, quand François Legault a déposé le portrait des finances d’un Québec souverain, le Parti québécois formait l’opposition officielle à Québec, ayant été défait deux ans plus tôt par les libéraux de Jean Charest. En 2022, les péquistes partent en campagne électorale en formant le troisième groupe de l’opposition à l’Assemblée nationale. Les sondages ne témoignent pas pour l’instant d’une embellie pour le parti souverainiste.

« Je suis persuadé qu’en nous présentant tels que nous sommes devant les Québécois, ça va nous donner un rebond et ça va nous amener des encouragements des gens qui pensent comme nous », lance Paul St-Pierre Plamondon.

L’authenticité, le caractère vrai et juste de ce qu’on fait va amener des Québécois à se dire qu’on mérite de continuer à porter leur projet d’indépendance.

Paul St-Pierre Plamondon

Récemment, le Parti québécois a pourtant connu une défaite lors de l’élection partielle dans la circonscription de Marie-Victorin, à Longueuil. Même si la CAQ a gagné dans ce qui était un château fort péquiste, M. St-Pierre Plamondon a remarqué l’implication marquée des militants de son Comité national des jeunes, ce qui lui donne espoir pour les prochains mois.

Mais au plus bas dans les intentions de vote, M. St-Pierre Plamondon reconnaît que sa formation politique « n’est plus un parti qui est généraliste et qui tente de plaire à tout le monde ».

« Le Parti québécois en ce moment attire des gens que la cause fait vibrer. C’est vraiment une forme de retour aux sources. […] On est le parti de certaines causes fondamentales », affirme-t-il.

« En ce moment, le Parti québécois définit très clairement ses priorités et ne cherche pas nécessairement à plaire à tout le monde », conclut le chef du Parti québécois.