(Québec) Pour aider les parents qui n’arrivent pas à trouver une place pour leur enfant en garderie, Québec solidaire demande au gouvernement Legault de leur octroyer une prestation d’urgence temporaire de 870 dollars par mois. Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, refuse cette proposition.

Alors que des parents associés au mouvement Ma place au travail convergeront vers le parlement à Québec samedi pour réclamer une telle aide d’urgence, la députée solidaire de la circonscription de Sherbrooke, Christine Labrie, soutient que la mesure « doit être une priorité dans le budget de la Coalition avenir Québec ».

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« La CAQ n’a absolument rien à offrir aux parents qui, en ce moment, ont leur bébé dans les bras, n’ont plus leurs prestations du [Régime québécois d’assurance parentale], n’ont pas de place en services de garde et se retrouvent parfois dans les banques alimentaires parce qu’elles sont obligées de se priver d’un revenu », a critiqué mercredi Mme Labrie.

La députée propose qu’une prestation d’urgence « pour les parents de poupons qui n’ont pas de place en services de garde » soit l’équivalent de « 870 dollars par mois, soit exactement le même montant qui est offert aux personnes qui ont une contrainte temporaire à l’emploi, parce que de ne pas avoir une place en services de garde, c’est une contrainte temporaire à l’emploi ».

« Je trouve que c’est irresponsable de laisser les familles tomber dans la précarité financière comme ça, alors qu’on sait, on sait, c’est très bien documenté que ça entrave le développement des enfants. Le gouvernement a été là pour offrir des mesures d’aide d’urgence aux entreprises pendant la crise. Moi, je leur demande d’être présent aussi pour les parents de poupons, de reconnaître qu’il y a crise », a-t-elle dit.

Québec dit non

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Mathieu Lacombe, ministre de la Famille

Dans une mêlée de presse à Québec, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a répondu mercredi que « la meilleure stratégie pour régler le problème » de pénurie de places dans les garderies, « ce n’est pas de payer les gens pour rester à la maison, c’est de faire tout ce qu’on peut, de dépenser chaque dollar qu’on a pour favoriser la création de places sur le terrain ».

« C’est ça que les parents veulent au fond, ils ne veulent pas recevoir un chèque, ils veulent avoir une place. Donc, il faut s’assurer que ces places-là soient disponibles le plus vite possible », a ajouté le ministre.

Questionné sur le message que porteront les parents samedi au sein de Ma place au travail, initié par Myriam Lapointe-Gagnon, M. Lacombe répond que le problème va se régler prochainement.

« Je trouve ça exceptionnel que des jeunes de mon âge se mobilisent comme ça. Je leur ai dit [que] ce que je souhaite, c’est que nous soyons la dernière génération […] à vivre ce casse-tête [pour] que les générations suivantes, avec leurs enfants, aient une place de façon beaucoup plus facilement », a-t-il dit.