(Québec) Inquiété par la hausse troublante des cas de COVID-19, Québec solidaire (QS) sollicite une rencontre de tous les partis d’opposition avec le ministre de la Santé, Christian Dubé.

La Presse Canadienne a obtenu vendredi une lettre du porte-parole de QS en matière de santé, Vincent Marissal, adressée au ministre. Le député de QS est même prêt à participer à une intervention commune de tous les représentants des partis, pour passer un message fort, s’il le faut.

Les grands rassemblements des Fêtes s’en viennent, mais on ne peut pas faire comme si la « bibitte » -le virus-allait partir, a-t-il argué, car elle a une « force de nuisance et de mutation extraordinaire », selon ses mots.

Sans vouloir être alarmiste, moi, ça fait plusieurs jours que je suis interloqué par le décalage entre le discours ambiant et le discours du gouvernement, selon lequel tout va bien, on nage dans l’argent, on va ramener les Nordiques, puis d’un autre côté, on voit la vague qui s’en vient de l’Europe.

Extrait de la lettre du député Vincent Marissal

Il réclame une rencontre d’urgence avec le ministre et les experts de la Santé publique, comme c’était le cas dans les vagues précédentes, afin d’obtenir des réponses sur la modélisation de l’augmentation des cas, considérant l’arrivée du nouveau variant Omicron.

PHOTO YAN DOUBLET, ARCHIVES LE SOLEIL

Le député de Québec solidaire, Vincent Marissal

Il demande aussi des éclaircissements sur l’administration de la troisième dose. Car il s’inquiète en effet du rythme de la vaccination des personnes âgées de plus de 70 ans admissibles à la troisième dose.

M. Marissal a aussi prévenu ses collègues des autres partis d’opposition de sa démarche.

« Malgré nos débats politiques, on est aussi là pour travailler ensemble, a-t-il plaidé. C’est vraiment un message d’ouverture, mais c’est un message aussi de responsabilité. »

Mais pourquoi est-ce important de rencontrer le ministre de la Santé, alors que c’est lui et son gouvernement qui ont le dernier mot et prennent les décisions en dernier recours ?

« On est aussi des acteurs positifs, des relais essentiels pour la population », a-t-il expliqué, en ajoutant que les bureaux de circonscription et le personnel des élus dans les circonscriptions sont des capteurs qui recueillent des informations et des questions de la population.

Selon M. Marissal, cette rencontre d’urgence est « indispensable » pour assurer une « meilleure transparence » dans la gestion de la pandémie.

Vendredi, le Québec a enregistré 1037 nouveaux cas de COVID-19 et la tendance est à la hausse depuis plusieurs semaines. Une flambée de cas est aussi observable en Europe.

À long terme, le député de QS voit aussi dans cette éventuelle rencontre une occasion de faire le point avec les experts de la Santé publique sur l’évolution de cette pandémie.

« On semble vouloir se diriger vers ce que d’autres pays appellent "vivre avec le coronavirus" et probablement on n’aura pas le choix de passer par là, mais "vivre avec", quand il y a quand même autant de cas et d’hospitalisations ? Je pense que c’est un bon moment de faire le point avant Noël. »