(Québec) Redevenu ministre de l’Économie après avoir réglé son problème éthique, Pierre Fitzgibbon dissipe les doutes qui planaient depuis déjà un bon moment : il sera candidat aux élections de 2022.

En conférence de presse aux côtés du premier ministre François Legault mercredi, M. Fitzgibbon a expliqué que « le sentiment du travail inachevé » l’a motivé à faire le nécessaire pour respecter le code d’éthique des élus et, ainsi, revenir au conseil des ministres. Il a songé à démissionner ou à ne pas briguer à nouveau les suffrages. Il a plutôt choisi de rester parce qu’il voulait « compléter ce qu’(il a) commencé » et ne pas « laisser en plan l’équipe ».

Il a vendu ses intérêts litigieux dans deux entreprises (ImmerVision et White Star Capital) afin de se conformer au code d’éthique. « Ce n’est pas ma meilleure transaction », a-t-il reconnu. Il a essuyé des pertes qu’il n’a pas voulu chiffrer. En juin, il disait que vendre ses actions à ce moment lui causerait des pertes d’un million de dollars.

« Les deux transactions ont été faites avec les deux entreprises. Il n’y a pas de tierce partie impliquée à qui je pourrais être redevable et qui pourrait poser des problèmes d’apparence de conflit d’intérêts. Dans un cas, c’est la société qui m’a racheté, donc il n’y a aucun conflit potentiel. Dans l’autre cas, c’est la direction. »

Si l’une ou l’autre des entreprises concernées fait des démarches auprès de l’État, c’est le ministre des Finances, Éric Girard, qui prendra en charge le dossier.

La commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale, MAriane Mignolet, a confirmé sur les réseaux sociaux que le député de Terrebonne respecte maintenant le code de déontologie, qu’il a « régularisé sa situation ».

Pour le porte-parole en matière d’éthique du Parti libéral du Québec, Gaétan Barrette, les explications de Pierre Fitzgibbon sont insatisfaisantes. Il accuse le ministre de « manquer de transparence » en ne révélant pas les détails des deux transactions.

Pierre Fitzgibbon avait démissionné de son poste de ministre de l’Économie le 2 juin, après un quatrième rapport embarrassant de la part de la commissaire. MMignolet avait conclu qu’il enfreignait toujours l’article 46 du code d’éthique selon lequel un ministre ne peut avoir des intérêts dans des entreprises qui font des affaires avec l’État.

François Legault souhaitait modifier le code d’éthique, mais ce n’est plus sur son « tableau de bord d’ici la fin du mandat ». Il fait valoir que « le contexte partisan rend difficiles les changements ». Les partis d’opposition ont rejeté l’idée de modifier le code à sa satisfaction, plaidant que les règles actuelles ne nuisent pas à l’implication des gens d’affaires en politique.