Le Canada a annoncé mardi s’être entendu avec les États-Unis pour accueillir jusqu’à 5000 réfugiés afghans supplémentaires qui ont été évacués par les troupes américaines au courant des derniers jours, avant leur départ définitif de l’Afghanistan.

C’est ce qu’a révélé le ministre de l’Immigration, Marco Mendicino, lors d’une conférence de presse tenue mardi matin par visioconférence. Le gouvernement fédéral avait dévoilé au début du mois d’août son intention d’accueillir un total de 20 000 réfugiés ayant fui l’Afghanistan, dorénavant aux mains des talibans. Les 5000 personnes qui bénéficieront de l’accueil du Canada s’inscrivent dans cet objectif.

Selon le ministre Mendicino, c’est dans l’optique d’assurer une arrivée sécuritaire des réfugiés au Canada que le gouvernement fédéral a conclu une entente avec les États-Unis.

Dans la nuit de lundi à mardi, l’armée américaine s’est d’ailleurs entièrement retirée du pays. Cet évènement « marque la fin d’une évacuation militaire historique, mais non la fin de nos efforts pour aider les personnes afghanes », a réitéré M. Mendicino. « Dans le cadre de cet accord, le Canada accueillera 5000 réfugiés évacués par les États-Unis », a-t-il évoqué.

Cette mesure s’ajoute aux mesures déjà prises par le Canada dans le cadre de son « programme de réinstallation humanitaire », a-t-il aussi précisé.

Le ministre des Affaires étrangères Marc Garneau, lui, a évoqué que près de 1250 citoyens et résidents permanents canadiens, ou des membres de familles canadiennes, se trouvent toujours en Afghanistan. M. Garneau a affirmé que le Canada et ses alliés internationaux font pression sur les talibans afin qu’ils laissent toute personne possédant des papiers de voyager valides quitter le pays. Le fédéral espère ainsi que l’aéroport de Kaboul sera à nouveau accessible et sous la responsabilité de civils.

M. Garneau a également souligné qu’il reste toujours déconseillé de sortir du pays par la frontière avec le Pakistan. Le Canada souhaite toutefois venir en aide à quiconque parvient à sortir de l’Afghanistan.

Tout ce qui est possible sera fait, réitère Trudeau

Questionné à ce sujet mardi matin, le premier ministre sortant Justin Trudeau a indiqué que les Canadiens « veulent faire partie de la solution » et « sont prêts à ouvrir à nouveau leurs maisons, leur communauté et leur pays aux personnes fuyant la violence ».

« Comme ce gouvernement l’a fait avec les réfugiés syriens, nous continuerons à intensifier nos efforts et à travailler avec tous les Canadiens pour nous assurer que nous donnons toutes les opportunités et tout le soutien possible aux Afghans », a-t-il répondu, sans se prononcer davantage sur les opérations en cours. « Nous voyons à quel point les Canadiens sont incroyablement généreux, alors que le monde regarde avec consternation ce qui se passe en Afghanistan », a-t-il précisé enfin.

À Kandahar, les talibans, nouveaux maîtres de l’Afghanistan, ont paradé mardi après le départ des derniers soldats américains du pays. Pendant les quinze jours qui ont suivi la prise de la capitale par les talibans le 15 août, les environs immédiats de l’aéroport ont été occupés par une foule nombreuse tentant de monter désespérément dans les vols d’évacuation de la communauté internationale, orchestrés par les États-Unis.

Mais bien plus d’Afghans sont restés bloqués à l’extérieur de cette zone par une série de barrages talibans. Mardi, tous ces postes de contrôle, sauf un, ont été démantelés sur la route menant à l’aéroport.

Avec La Presse Canadienne et l’Agence France-Presse