(Ottawa) La ministre du Développement international, Karina Gould, a déclaré que le Canada fournirait 115 millions d’aide sur deux ans à plus de 5,6 millions de demandeurs d’asile vénézuéliens vivant dans des pays d’Amérique du Sud, d’Amérique centrale et des Caraïbes.

Une conférence des donateurs que le Canada accueille jeudi vise à recueillir 1,44 milliard US nécessaires à la mise en œuvre d’un plan d’intervention élaboré par 159 organisations à travers les pays qui accueillent des réfugiés et des migrants du Venezuela.

Mme Gould affirme que la crise des réfugiés a un impact significatif sur les pays d’accueil, en particulier pendant la pandémie de COVID-19, et le Canada veut aider ces pays à fournir une aide aux demandeurs d’asile vénézuéliens, notamment une aide alimentaire, des soins de santé, des possibilités d’éducation et d’emploi.

Le représentant pour le Venezuela du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés et de l’Organisation internationale pour les migrations affirme que l’exode des Vénézuéliens risque de devenir une crise oubliée, car il se prolonge dans le temps.

Eduardo Stein dit que les pays hôtes ont fait preuve de solidarité avec les réfugiés vénézuéliens pendant la pandémie de COVID-19, mais que leurs capacités nationales ont été dangereusement mises à l’épreuve par le virus.

Il ajoute que la communauté internationale a la responsabilité de soutenir les pays hôtes pour assurer la stabilité régionale, car un manque de financement laisserait des centaines de milliers de personnes sans protection, avec peu d’options pour se reconstruire une vie dans la dignité.

Le départ continu de réfugiés et de migrants du Venezuela représente l’une des plus grandes crises de déplacement externe au monde, avec plus de 5,6 millions de personnes ayant quitté le pays au cours des dernières années, selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés.

Un groupe de 159 organisations a élaboré un plan de 1,44 milliard US pour répondre aux besoins urgents et établir des solutions de résilience et d’intégration à plus long terme pour près de 3,3 millions de Vénézuéliens et de membres de la communauté d’accueil.

L’agence des Nations unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations affirment que le plan reste gravement sous-financé.

La ministre Gould dit que l’objectif de la conférence d’annonce de contributions, jeudi, est de sensibiliser et de faire connaître la crise qui est encore sous-financée, en plus de démontrer la solidarité internationale avec les migrants et les réfugiés vénézuéliens.

« C’est une situation très fragile en ce moment », dit-elle.

« Pour nous, accueillir cette conférence, c’est soutenir et donner accès aux nécessités de base de la vie. »

Mme Gould affirme que le Canada a dissocié la crise humanitaire de la crise politique au Venezuela pour éviter de politiser l’aide.

« C’est un principe très important à respecter pour s’assurer que (l’aide) parvient aux personnes qui en ont besoin », dit-elle.

Cependant, elle ajoute que la crise au Venezuela n’est pas le résultat d’un conflit ou d’une catastrophe naturelle, mais d’une crise politique et que la seule façon de la résoudre sera une solution politique.

« Le Canada, à travers le travail du ministre des Affaires étrangères et du Groupe de Lima, s’implique activement dans la recherche d’une solution politique », note-t-elle.

Ottawa a versé 86 millions pour soutenir les réfugiés vénézuéliens depuis 2019, dit-elle.

L’année dernière, les organisations d’aide aux demandeurs d’asile vénézuéliens ont lancé un appel pour 1,41 milliard, mais cet appel n’avait été financé qu’à 47,1 % à la fin de l’année, selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations.

L’Union européenne et l’Espagne ont accueilli l’année dernière une conférence des donateurs au cours de laquelle les pays et les organisations qui y ont participé se sont engagés à hauteur de 2,79 milliards US, dont 653 millions US en subventions.