(Ottawa) Le Bloc québécois a mis fin, sans le vouloir, à une ultime tentative des partis d’opposition de raviver l’affaire WE Charity (UNIS, en français).

La députée bloquiste Julie Vignola a voté contre une motion qui aurait permis à un comité parlementaire d’obtenir tous les honoraires octroyés au premier ministre Justin Trudeau et à son épouse Sophie Grégoire Trudeau pour des conférences données dans les 12 dernières années.

Il s’agissait de la suite de démarches entreprises cet été par les partis d’opposition pour obtenir des documents liés à la controverse UNIS. Ces documents n’avaient pas été fournis au comité en raison de la prorogation du Parlement pendant six semaines.

La nouvelle motion de lundi a été défaite lors d’une rencontre de comité par les quatre membres libéraux et la bloquiste ; les trois membres conservateurs et le néo-démocrate ont voté pour.

Le leader parlementaire du Bloc québécois, Alain Therrien, dit qu’il s’agit d’une erreur.

« Il est arrivé plusieurs amendements consécutivement, on a eu des problèmes de traduction et puis il y a eu une erreur dans le vote qu’on a fait. On va faire un appel au règlement pour voir s’il n’y a pas moyen de corriger cette erreur-là qu’on a faite », a déclaré M. Therrien.

Le leader parlementaire ne savait pas, lundi après-midi, si son parti allait réussir à changer son vote. « J’ai encore espoir qu’on puisse renverser la situation. On va essayer de toutes nos forces de corriger cette situation-là, soyez-en assurés », a ajouté M. Therrien.

Le Bloc va cependant se buter aux règles de procédures strictes du Parlement canadien.

Le bureau de la présidence de la Chambre des communes a confirmé à La Presse Canadienne que « le consentement unanime doit être accordé au membre d’un comité parlementaire qui voudrait réviser et changer son vote après que le résultat du vote a été annoncé ».

Les néo-démocrates, âprement critiqués par les bloquistes pour avoir appuyé les libéraux par le passé, n’ont pas manqué de souligner l’erreur du Bloc québécois.

« Incompréhensible », s’est indigné le député Alexandre Boulerice sur Twitter. « Et je suppose que cela prend le consentement unanime pour inverser un vote. Alors, trop tard », a-t-il ajouté.

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a suggéré à son collègue néo-démocrate d’aider à plaider sa cause plutôt que de faire du « petit millage » politique.