(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau a confirmé que Washington ne l’a pas averti avant de tuer le général iranien Qassem Soleimani.

Dans une entrevue accordée à « Global News », il a admis qu’il aurait « évidemment » aimé être averti de ce raid américain qui a mené à une escalade des tensions au Moyen-Orient et mis les troupes canadiennes en danger.

« Les États-Unis prennent leurs propres décisions. Nous tentons de travailler en tant que communauté internationale sur des enjeux majeurs, mais parfois, des pays prennent des actions sans en informer leurs alliés », a-t-il affirmé dans l’entrevue en anglais.

Le premier ministre Trudeau s’est bien gardé jusqu’à maintenant de critiquer l’administration américaine pour l’escalade des tensions.

Quelques jours après la mort du général Soleimani, l’Iran a abattu un Boeing 737 par erreur et a fait 176 morts, dont 57 Canadiens. Cet accident et ses nombreuses victimes sont vus comme des dommages collatéraux du conflit entre les États-Unis et l’Iran.

Lundi, M. Trudeau a admis que s’il n’y avait pas eu ces tensions dans la région, ces Canadiens seraient chez eux, auprès de leurs familles.

« C’est ce qui arrive quand on a des conflits et la guerre. Des innocents en subissent les conséquences. Et c’est un rappel pourquoi nous devons tous travailler si fort pour une désescalade en allant de l’avant pour réduire les tensions et trouver une avenue qui n’implique pas d’autres conflits et des morts », a-t-il dit.

Le Canada a promis de faire la lumière sur les causes de l’écrasement d’avion de la semaine dernière. Des représentants d’Affaires mondiales Canada et des enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports sont à Téhéran, en Iran, pour fournir des services consulaires aux familles des victimes et participer à l’enquête.

Le Canada a également convié les pays membres du Groupe international de coordination et d’intervention pour les familles des victimes du vol PS752 ce jeudi à la Maison du Canada à Londres, au Royaume-Uni.

Les membres de ce groupe, dont l’Ukraine, la Suède, l’Afghanistan et le Royaume-Uni font partie, discuteront « de la nécessité de tenir une enquête approfondie et de la façon d’obtenir l’entière coopération des autorités iraniennes », selon un communiqué de presse diffusé par le bureau du ministre des Affaires étrangères.

M. Trudeau dit qu’il s’agit d’une façon de demander justice. « Je pense qu’une admission complète, une reconnaissance de responsabilité et une forme de compensation devront venir », estime-t-il.