(Québec) Le gouvernement caquiste veut se donner une « stratégie à long terme » sur les inondations.

À son retour en Chambre mardi après les crues qui ont frappé plusieurs régions du Québec, le premier ministre François Legault a indiqué qu’il voulait réunir ses ministres concernés et le secrétaire général du gouvernement pour planifier l’avenir. Il a toutefois balayé du revers de la main la proposition de Québec solidaire (QS) de tenir un débat d’urgence sur les inondations.

« On fera un post-mortem dans les prochains mois », a lancé M. Legault en réponse à une question du chef de l’opposition, Pierre Arcand, qui exigeait « une réflexion plus large » pour se prémunir, après cette deuxième crue d’envergure en deux ans.

« On essaiera d’être prêt pour le printemps 2020 », a laissé savoir M. Legault. Selon lui, il « faut se poser des questions » sur la définition des zones inondables et il entend d’ailleurs mettre à jour la cartographie de ces zones.

Son gouvernement se livrera à une analyse avec les municipalités, avec les MRC, et notamment les ministères de la Sécurité publique ainsi que des Transports.

Par contre, ce n’est pas le temps de débattre au Parlement, a-t-il répondu à QS. « Ce n’est pas le temps de mettre sur pied des forums et des comités, c’est le temps d’agir. […] Je ne pense pas que (la co-porte-parole de QS) Manon Massé et d’autres politiciens sont d’un grand secours. »

Tous les partis ont convenu d’une motion en appui aux sinistrés. Dans son discours, Pierre Arcand a soutenu que « l’ensemble des parlementaires s’entendent pour dire que 2019 doit être le point de rupture entre le passé et ce qui devra être fait dans l’avenir ».

Manon Massé a pour sa part dit qu’« on est pas mal bons, au Québec, pour gérer les crises, quand elles arrivent, mais on est un peu moins bons pour les prévenir avant qu’elles arrivent ».

Le chef péquiste Pascal Bérubé a quant à lui appelé le gouvernement à assurer un soutien psychosocial aux personnes touchées non seulement dans un proche avenir, mais « dans les mois, voire les années à venir ».

Par ailleurs, en matinée, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a fait savoir que les autorités semblent enfin voir « la lumière au bout du tunnel » dans la plupart des régions touchées par les inondations.

« Le pire est derrière nous », a déclaré la ministre en conférence de presse à ses bureaux, en soulignant que le niveau des cours d’eau est à la baisse, sauf celui de la rivière des Outaouais.

« Courage, on s’en va dans la bonne direction », a renchéri M. Legault.

Il restait encore néanmoins encore 10 139 personnes évacuées, dont 6000 à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, 6681 résidences inondées et 3348 résidences isolées. Lundi, le bilan était sensiblement le même, il n’y a que le nombre de résidences isolées qui est en baisse significative, par rapport aux 3458 de la veille.

Le premier ministre n’a pas voulu jeter de blâme sur personne après la rupture samedi de la digue à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, qui a forcé l’évacuation rapide de 6000 personnes.

L’état de l’ouvrage était pourtant connu depuis 2009 et des travaux étaient prévus pour l’automne prochain, mais « personne ne pensait que c’était aussi urgent », a affirmé M. Legault.

« On va faire un post-mortem et se poser des questions sur les digues en général au Québec », a-t-il dit, en ajoutant que dans les petites municipalités, « il n’y a pas les personnes qui sont compétentes pour prendre les bonnes décisions » et il faudra mettre des programmes d’aide en place.