(Ottawa) Le Canada devrait mettre fin samedi aux demandes de visas d’urgence temporaires offerts aux Ukrainiens fuyant l’agression russe, mais le gouvernement n’a pas annoncé s’il prévoyait offrir un refuge à long terme.

Le Canada a instauré le visa d’urgence après l’invasion russe de l’Ukraine l’année dernière alors que des millions de personnes ont fui le pays assiégé.

Le visa est offert pour un nombre illimité d’Ukrainiens et leur permet de travailler et d’étudier au Canada pendant trois ans pendant qu’ils déterminent leurs prochaines étapes. Ceux qui sont venus au Canada en utilisant le visa d’urgence ne reçoivent pas le statut de réfugié au Canada et sont plutôt considérés comme des résidents temporaires.

Le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, a prolongé le programme en mars alors que la guerre entamait sa deuxième année. La période de candidature prolongée se termine le 15 juillet.

Plus de 1,1 million de personnes ont fait une demande et plus de 800 000 visas ont été approuvés en date du 1er juillet, bien qu’environ seulement 21 % des titulaires de visa soient effectivement venus au Canada.

Les Ukrainiens qui ont déjà obtenu le visa pourront toujours venir au Canada jusqu’à la fin mars 2024.

Le gouvernement a étendu les services d’établissement qui sont généralement réservés aux réfugiés et autres résidents permanents aux Ukrainiens avec un visa d’urgence, et ces services seront toujours offerts jusqu’à la fin mars 2025.

« Nous attendons de savoir ce que le gouvernement décidera des nouveaux paramètres à partir du 16 juillet pour l’arrivée des Ukrainiens au Canada », a déclaré Ihor Michalchyshyn, directeur général du Congrès des Ukrainiens canadiens.

« Même s’il y a un très grand nombre de personnes qui ont postulé – plus d’un million de personnes ont postulé jusqu’à présent – il y en a encore potentiellement certaines qui ne l’ont pas fait ou dont la situation peut changer et qui pourraient avoir besoin d’un refuge temporaire. »

En quête d’une solution à long terme

Le mois dernier, le ministre de l’Immigration a indiqué que les Ukrainiens pouvaient postuler par l’entremise des canaux d’immigration traditionnels pendant que le gouvernement envisageait le meilleur plan à long terme.

Le Congrès a exhorté le gouvernement à trouver des moyens pour que les gens continuent de venir travailler au Canada en attendant la fin de la guerre.

« Notre point de vue est qu’il devrait y avoir des permis de travail ouverts pour toute personne qui continue de demander à venir au Canada, ainsi que des soutiens en termes de services et de langue », a déclaré Michalchyshyn.

Il a également demandé au gouvernement de continuer à donner la priorité aux demandes de l’Ukraine pour accélérer la mise en sécurité des personnes.

Plus de 6,3 millions de réfugiés ukrainiens ont été enregistrés par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et plus de cinq millions seraient déplacés à l’intérieur même de l’Ukraine.

M. Michalchyshyn a dit que la guerre n’est pas terminée et qu’il est peu probable qu’elle prenne fin bientôt ; il est donc important selon lui de donner aux gens une certaine certitude quant à leurs options.

« Personne ne sait combien de temps durera la guerre et combien de temps les gens observeront cette situation pour voir s’ils peuvent rentrer chez eux ou non », a-t-il expliqué.

« Nous attendons avec impatience de la clarté, car cela aidera les gens à faire des choix et à prendre des décisions. »

Réunification familiale

Le gouvernement fédéral a également promis d’offrir la résidence permanente aux Ukrainiens ayant des liens familiaux avec le Canada. M. Fraser a déclaré le mois dernier que le programme serait bientôt lancé, mais il n’a pas encore fait d’annonce.

« Nous espérons et attendons et nous attendons depuis longtemps que le gouvernement fédéral parle d’une voie de réunification familiale. Nous sommes impatients d’en savoir plus, car il y a eu des gens qui ont amené leurs parents et leurs frères et sœurs », a soutenu M. Michalchyshyn.

Les personnes qui sont déjà au Canada avec un visa d’urgence auront jusqu’au 31 mars 2024 pour demander la prolongation ou la modification de leur statut temporaire dans le pays.