10^e policier assassiné en moins d’un an Les funérailles du sergent Mueller célébrées à Ottawa

(Ottawa) Des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi à Ottawa pour rendre hommage au sergent Eric Mueller, de la Police provinciale de l’Ontario, qui est devenu la semaine dernière le dixième policier tué en service au Canada depuis huit mois.

Parmi la foule se trouvaient la veuve du policier abattu, des proches et des amis, mais aussi des policiers de partout au Canada qui n’avaient jamais rencontré leur frère d’armes.

L’agent Mueller et deux autres collègues ont été atteints par balle, jeudi dernier, après s’être approchés d’une résidence à 2 h du matin dans la petite localité de Bourget, à l’est d’Ottawa, après que des voisins ont entendu des coups de feu.

M. Mueller est mort plus tard dans la journée dans un hôpital d’Ottawa, tandis que les deux autres policiers ont été blessés. L’un d’eux est toujours dans un état grave, mais stable.

Le premier ministre de l’Ontario, la lieutenante-gouverneure et le commissaire de la Police provinciale de l’Ontario (PPO) ont pris la parole lors du service funèbre au Centre Canadian Tire à Kanata, l’aréna des Sénateurs d’Ottawa. Les dignitaires ont partagé leur choc et leur incrédulité face à ce nouveau décès d’un policier au Canada en si peu de temps.

Le beau-frère du policier, Chris Wood, a parlé d’Eric Mueller comme d’un père aimant pour sa fille, âgée de près de deux ans, et pour son fils, qui n’a que neuf mois. Il a décrit la grande joie que M. Mueller pouvait tirer de plaisirs simples de la vie, avec sa femme, Marie-France Éthier : jardinage, projets de construction autour de la maison, cuisiner des repas et se réunir en famille.

Le cercueil de M. Mueller a été transporté en procession de Rockland, une communauté près de Bourget, jusqu’à Kanata, dans l’ouest d’Ottawa. Des citoyens se tenaient sur les viaducs au passage du corbillard. Des centaines de policiers de partout au pays ont défilé solennellement devant le Centre Canadian Tire, jeudi matin, alors que le son des cornemuses de cérémonie était noyé par les hélicoptères.

Les périls du métier

Eric Mueller est le cinquième policier tué par balle dans l’exercice de ses fonctions en Ontario depuis septembre 2022.

« Nous devons nous demander : “ Si nos policiers, ceux-là mêmes sur lesquels nous comptons pour notre sécurité, ne sont pas en sécurité, alors qui l’est ? ‘”, a déclaré le commissaire de la Police provinciale de l’Ontario, Thomas Carrique, lors de la cérémonie.

Les policiers remettent en question leur désir de risquer leur vie, a-t-il dit, tandis que d’autres ont peur de devenir policiers. « Nous devons maintenir la confiance dans la police en nous opposant à ceux qui diffament injustement les protecteurs mêmes qui se consacrent à nous, et dans certains cas qui donnent leur vie, nous servent et nous protègent. »

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a dit aux collègues de M. Mueller à quel point il était désolé pour leur douleur. « Je veux que vous sachiez que les attaques contre des policiers ne seront jamais tolérées dans cette province », a-t-il déclaré.

À la fin de la cérémonie, le commissaire Carrique a présenté à l’épouse de l’agent Mueller le drapeau de l’Ontario qui recouvrait le cercueil et le képi du policier.

Après le service, les membres de son détachement, dans le comté de Russell, ont formé une haie d’honneur pour un dernier salut, pendant que le cercueil était ramené à Rockland.

Le service funèbre était fermé au public, mais diffusé en ligne. La Police provinciale de l’Ontario avait également organisé la diffusion en direct du service dans un centre communautaire de Bourget, où l’agent Mueller a été tué, et prévoyait de rédiger un livre de condoléances à signer par les résidents locaux.

L’accusé a comparu jeudi

Eric Mueller s’était joint à la Police provinciale en 2002 à titre d’agent spécial responsable du transport des délinquants à Ottawa. Il avait été officiellement embauché comme recrue en 2006 et a été promu sergent en 2018.

Il avait été reconnu pour sa bravoure en 2015 avec la Citation du commissaire pour sauvetage, après avoir aidé à soulever un véhicule en feu pour secourir un suspect blessé.

La PPO a décrit à plusieurs reprises la tragédie de jeudi dernier comme une « embuscade », mais n’a fourni aucun autre détail sur ce qui s’était passé après que l’agent Mueller et ses collègues sont arrivés sur les lieux.

Alain Bellefeuille, un résident de Bourget âgé de 39 ans, est accusé d’un chef de meurtre au premier degré et de deux chefs de tentative de meurtre relativement à cette affaire. Il a fait une brève comparution par vidéoconférence, jeudi, à L’Orignal, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Bourget.

L’Unité des enquêtes spéciales, la « police des polices » en Ontario, mène son enquête puisque l’équipe médico-légale de la PPO a découvert des preuves selon lesquelles l’un des policiers survivants a tiré avec son arme lors de cet évènement.