(Ottawa) Les Forces armées canadiennes (FAC) ont effectué deux vols jeudi matin pour évacuer des ressortissants canadiens du Soudan. La situation demeure volatile et pourrait dégénérer rapidement, a indiqué un officier supérieur lors d’une séance d’information jeudi.

« Nous continuerons les évacuations tant que nous pourrons soutenir Affaires mondiales Canada, a affirmé le vice-amiral Bob Auchterlonie, qui est à la tête du Commandement des opérations interarmées du Canada. Cela dit, c’est une situation très précaire sur le terrain. »

En tout, 118 personnes ont atterri à Djibouti et se rendront ensuite à Nairobi, au Kenya, avec l’aide du gouvernement fédéral. De ce nombre, on compte 44 citoyens canadiens, dont huit résidents permanents. Les autres passagers étaient des employés soudanais de l’ambassade à Khartoum et des ressortissants japonais, américains et britanniques.

La capitale soudanaise Khartoum a été le théâtre de nouveaux bombardements au 13jour du conflit entre l’armée et des paramilitaires malgré la trêve. On compte les morts par centaines depuis le 15 avril. Les Forces de soutien rapide du Soudan ont accepté de prolonger de 72 heures le cessez-le-feu de trois jours qui expirait jeudi à minuit, heure locale.

Cette prolongation permettrait d’autres évacuations, selon le vice-amiral Auchterlonie. Il craint toutefois que ce cessez-le-feu de 72 heures, qui était en vigueur depuis lundi, n’ait permis aux deux parties de se ravitailler et de reprendre des forces, ce qui pourrait mener à une recrudescence des combats.

« La situation est extrêmement dangereuse au Soudan », a rappelé la ministre de la Défense nationale, Anita Anand.

En plus de deux appareils CC-130 Hercules qui peuvent transporter chacun 100 personnes, les FAC disposent également d’un C-17 Globemaster dans la région soudanaise. Deux navires, le NCSM Montréal et le MV Astérix, sont stationnés près de la ville de Port-Soudan et sont prêts à intervenir.

Plus de 200 militaires canadiens sont sur le terrain pour participer à ces évacuations, mais le Canada accuse un retard par rapport à d’autres pays en matière de rapatriement. Plus de 200 ressortissants ont été transportés à bord d’avions alliés.

« Nous travaillons avec d’autres pays depuis le jour 1 pour trouver un endroit pour faire un pont aérien, pour sécuriser cet endroit, pour nous assurer que nous travaillerons ensemble, s’est défendue la ministre Mélanie Joly. C’est pourquoi l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France ont pris certains de nos ressortissants. Nous prenons également certains de leurs ressortissants en ce moment même. »

Elle a indiqué que le nombre de Canadiens au Soudan enregistrés auprès d’Affaires mondiales Canada est tombé à 1700. Il s’agit d’une diminution de 100 par rapport à la veille. De ce nombre, 581 personnes sont touchées par le conflit, a précisé une haute fonctionnaire du Ministère. Parmi eux, une centaine veulent être évacués pour le moment.

Avec Mélanie Marquis, La Presse, l’Agence France-Presse et La Presse Canadienne