L’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) a dénoncé samedi la lenteur des négociations avec le Conseil du Trésor, qui a rejeté la faute sur le syndicat.

« Nos membres en ont assez. Nos équipes de négociation en ont assez d’attendre l’employeur pendant des jours », a décrié le président national de l’AFPC, Chris Aylward.

En point de presse, il a affirmé avoir soumis jeudi soir un ensemble de propositions à l’employeur, qui ne lui avait toujours pas répondu samedi après-midi.

« Cela témoigne de l’incompétence de la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier, et de son équipe », a dénoncé M. Aylward.

Justin Trudeau interpellé

Quelque 155 000 membres de l’AFPC ont déclenché mercredi une grève à l’échelle du pays. Selon le syndicat, près du tiers de la fonction publique fédérale a cessé le travail.

Le Conseil du Trésor a démenti les affirmations du syndicat, soutenant avoir tenté de le joindre vendredi, sans succès. Il a finalement réussi à le contacter samedi par l’intermédiaire d’un médiateur et prévoyait de présenter sa nouvelle offre à 13 h. Or, le Conseil a accusé l’AFPC d’avoir annulé sa présence à la table au dernier moment.

« Pendant que nos négociateurs et notre offre attendaient, M. Aylward a préféré aller à la télévision pour se plaindre qu’il n’avait pas reçu l’offre », a déclaré le Conseil du Trésor dans un communiqué.

L’employeur a déploré l’« inflexibilité » de la partie syndicale, dont les revendications ont peu évolué depuis le début des négociations. Les pourparlers ont repris samedi après-midi, a-t-il affirmé.

« Nous ne sommes pas ici pour jouer à des jeux. Nous sommes ici pour obtenir un accord. Nos employés et le public qu’ils servent attendent des deux parties qu’elles travaillent dur à la table de négociation. Il n’y a pas de temps ni de tolérance pour les tergiversations et la désinformation », a déclaré le Conseil du Trésor.

Devant les médias, Chris Aylward a directement interpellé le premier ministre, Justin Trudeau, qui « n’a rien fait pour faire avancer les négociations ». Si aucune entente n’est conclue d’ici dimanche, les travailleurs seront de retour sur les piquets de grève lundi matin.

Le syndicat réclame de plus grandes augmentations salariales et une amélioration des conditions de travail. Il demande aussi que ses membres gardent la possibilité de travailler de chez eux.

Avec La Presse Canadienne