Le pasteur de Longueuil Mario Monette et son épouse, Carole Van Houtte, tous deux âgés de 65 ans, ont été formellement accusés d'une série d'infractions criminelles, vendredi au palais de justice de Longueuil, pour des sévices qu'ils auraient imposés à des mineurs durant des décennies.

Le couple fait face à 32 accusations, dont agression armée, voies de fait, avoir infligé des lésions corporelles, menaces et séquestration, notamment.

L'acte d'accusation fait état de huit victimes qui ne peuvent être identifiées puisqu'elles étaient d'âge mineur au moment des faits reprochés, qui se seraient produits de 1974 à 2019, soit 45 ans.

Le couple, qui était à la tête de l'Église biblique baptiste métropolitaine sud, dans l'arrondissement de Saint-Hubert à Longueuil, a été remis en liberté, mais soumis à des conditions importantes, au premier chef une interdiction de prêcher dans leur église ou tout autre lieu de culte et événement religieux, une condition qui vient dresser un mur entre eux et leurs fidèles.

Comme dans toute cause du genre, il leur est interdit d'entrer en contact avec les présumées victimes et témoins ainsi que de se retrouver en position d'autorité auprès de jeunes de moins de 16 ans.

Mario Monette et Carole Van Houtte reviendront devant le tribunal le 29 avril pour la suite des procédures.

Châtiment corporel à des enfants

Ils avaient été appréhendés jeudi après une enquête d'un an du Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL), déclenchée après que deux victimes eurent porté plainte.

Puis, au courant de la dernière année, plusieurs témoins ont accepté de collaborer à cette enquête, certains sous le couvert de l'anonymat.

Un porte-parole du SPAL a raconté que le couple exerçait un contrôle psychologique important sur certains membres de l'église et infligeait des châtiments corporels à des enfants en plus d'encourager les fidèles à faire de même sur leurs propres enfants.

Sur son site internet, l'Église biblique baptiste métropolitaine sud se décrit comme une « église indépendante, fondamentale, gagneuse d'âmes ».

Le SPAL n'écarte pas la possibilité que Mario Monette et Carole Van Houtte aient fait d'autres victimes et son enquête se poursuit.

Le service de police invite donc toute personne ayant de l'information concernant les actes commis par le pasteur et sa femme à contacter les policiers en composant le 450-463-7211. Il assure que toute information sera traitée de façon confidentielle.