La famille de Blessing Claudevy Moukoko, mort noyé dans une piscine du centre Père-Marquette alors qu'il suivait un cours de natation en février dernier, réclame 1,5 million en dommages et intérêts à la Commission scolaire de Montréal ainsi qu'à la Ville de Montréal.

Les parents de l'adolescent de 14 ans avaient déjà fait savoir, par l'entremise de leur avocat, qu'ils intenteraient une poursuite au civil lors du dépôt du rapport d'enquête du coroner à la fin novembre. Me Jean-Pierre Ménard estime que la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et la Ville de Montréal ont fait « défaut d'assurer la surveillance » du garçon.

Blessing Claudevy Moukoko a été retrouvé sans vie au fond de la piscine du centre Père-Marquette dans la matinée du 15 février dernier. Selon le coroner, l'adolescent, qui ne savait pas nager, est resté 38 minutes sous l'eau avant qu'on le découvre. Le garçon est finalement décédé à l'hôpital le 21 février après avoir subi un arrêt cardiaque.

Selon la poursuite, la CSDM a été « négligente » en assignant un enseignant, qui agissait ce jour-là à titre de remplaçant, qui n'avait pas les compétences requises pour donner le cours de natation. La sauveteuse, une employée de la Ville, qui devait assurer la surveillance des élèves a plutôt participé « activement » à l'enseignement du cours.

La CSDM et la Ville de Montréal en assignant ou en substituant les « préposés » en place « n'ont pas respecté les règles de l'art » et « ont fait défaut d'assurer la surveillance et la sécurité » du jeune Moukoko « tout en causant les dommages » réclamés, peut-on lire dans la poursuite déposée devant la chambre civile de la Cour supérieure, le 13 décembre.

Montant réclamé

La réclamation atteint 1,5 million notamment en raison du nombre élevé de demandeurs. Outre les parents de l'adolescent originaire de la République du Congo, la poursuite prétend que toute la famille élargie a aussi souffert de la perte de l'enfant. « Ce montant prend aussi compte les dommages psychologiques subis par les parents », explique Me Ménard.

Elle tient également compte de leurs « importantes pertes de revenus en raison du travail manqué ». On apprend dans la poursuite que la mère a dû cesser toutes les activités liées avec son entreprise alimentaire qu'elle venait de lancer et que le père se trouve toujours en arrêt de travail depuis le décès soudain de leur fils.

La Commission scolaire de Montréal et la Ville de Montréal n'ont pas voulu commenter le dépôt de la poursuite en raison du processus judiciaire qui s'amorce.

Dans son rapport, le coroner Louis Normandin a souligné à grands traits le manque de compétences de l'enseignant qui avait en quelque sorte délégué ses responsabilités à la sauveteuse en poste, le 15 février dernier. Blessing Claudevy Moukoko savait à peine nager alors qu'il en était à sa troisième classe de natation.

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

Blessing Claudevy Moukoko