Le fait que le meurtrier et violeur Paul Bernardo ait imputé son comportement sadique à un trouble de l'anxiété et à une faible estime de soi souligne son manque de perspectives sur ses crimes, estime la Commission des libérations conditionnelles du Canada.

En expliquant par écrit pourquoi elle avait refusé de lui accorder une libération conditionnelle de jour ou même totale, lors d'une audience il y a deux semaines, la commission a indiqué mardi qu'elle doutait que Bernardo eût vraiment pris conscience de la dépravation de son horrible vague de crimes commis à la fin des années 1980 et au début des années 1990.

Les deux membres de la Commission des libérations conditionnelles ont plutôt estimé que Bernardo avait utilisé l'« autodiagnostic comme un mantra pour (se) dissocier de (ses) actes ».

Paul Bernardo, âgé de 54 ans, a purgé plus de 25 ans d'une peine de prison à perpétuité pour l'enlèvement et le meurtre sauvages de deux adolescentes : Leslie Mahaffy, âgée de 14 ans, et Kristen French, âgées de 15 ans ; il s'est vu refuser une libération conditionnelle le 17 octobre. Au cours de l'audience, la commission a entendu trois témoignages de proches ou de victimes : les mères de ses deux victimes de meurtre, puis l'une de ses multiples victimes de viol.

La commission conclut que les crimes de Bernardo avaient « dévasté de nombreuses victimes et leurs familles », et souligné que l'impact durable sur la vie de tant de gens était « déchirant et indescriptible ».

Dans ses propres observations devant le jury, Paul Bernardo s'est décrit comme une « personne très imparfaite » qui a fait des choses « terribles ». Il a soutenu qu'il « pleurait tout le temps » en songeant à ses crimes. Dans la même foulée, il a fait valoir qu'il n'avait jamais été violent depuis son arrestation, et qu'il ne récidiverait pas s'il était libéré.

« Je suis tellement gentil avec tout le monde », a déclaré Paul Bernardo à la commission. « Tout le monde a peur, mais il n'y a aucune raison d'avoir peur. »

La commission a convenu que Paul Bernardo s'était comporté de manière appropriée au cours de son quart de siècle d'emprisonnement, passé presque entièrement en isolement. Les deux membres ont souligné qu'il n'avait pas réagi violemment bien qu'il ait été la cible d'agressions et de menaces par d'autres détenus.