Une cinquantaine de policiers de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) ont frappé mercredi un réseau actif dans la région de Montréal qui permettait d’obtenir frauduleusement des permis de conduire, avec la complicité d’employés de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Le corps de police spécialisé dit avoir mené des perquisitions à l’intérieur de cinq véhicules et dans cinq lieux différents, dont deux succursales de la SAAQ et une école de conduite. Neuf personnes ont été arrêtées sans mandat, dont « deux clients en flagrant délit de tricherie », affirme Mathieu Galarneau, porte-parole de l’UPAC. Les suspects ont été relâchés sans accusations pour l’instant car l’enquête est toujours en cours.

« Le stratagème permettait d’obtenir de vrais permis de conduire, de manière frauduleuse. Il y a un enjeu de sécurité publique dans ce dossier », explique M. Galarneau. L’enquête concerne l’obtention de permis de classe 5, pour les véhicules automobiles.

L’UPAC a saisi des centaines de milliers de dollars, dont une partie en monnaie américaine et en cryptomonnaie. « Pour nous, ça indique un stratagème très bien organisé et surtout, très lucratif », affirme le porte-parole.

Il ne s’agit pas de la première enquête policière à démontrer l’attrait du permis de conduire québécois sur le marché noir, pour les clients qui cherchent à contourner le processus d’obtention habituel. En 2022, dans le cadre d’une enquête distincte, la Sûreté du Québec avait arrêté 11 suspects, dont un fonctionnaire de la SAAQ, dans le cadre du démantèlement d’un réseau criminel qui vendait frauduleusement des permis de conduire pour poids lourd à des aspirants chauffeurs arrivés de l’Inde et du Pakistan, sans que ceux-ci passent par le processus légal.