La rafle policière dans l’est du Québec a mené pour l’instant à l’arrestation de 32 suspects qui étaient presque tous liés à la guerre sanglante que se livrent des factions du crime organisé pour le contrôle du lucratif commerce de la cocaïne.

La police estime avoir porté un « bon coup » aux groupes criminels, et notamment au groupe de Dave « Pic » Turmel. Selon plusieurs sources, l’homme de 27 ans mène une guerre ouverte aux Hells Angels.

« On a donné un bon coup, mais ce n’est pas terminé. C’est un début », a lancé l’inspecteur-chef de la Sûreté du Québec (SQ) Michel Patenaude.

Différents corps policiers – la SQ, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ), le Service de police de la Ville de Lévis (SPVL) et le Service de police de la Ville de Saguenay (SPVS) – ont organisé une conférence de presse commune jeudi dans la capitale.

Les policiers ont donné très peu de détails sur ces 32 arrestations et sur ce qu’ils ont trouvé. Le SPVQ confirme toutefois avoir arrêté sur son territoire 11 personnes liées à la Blood Family Mafia (BFM), le gang de Turmel.

On sait aussi que le SPVQ a mis la main sur une perceuse tachée de sang dans une maison de Beauport. Mais impossible de savoir si elle a servi dans une des séances de torture montrées dans des vidéos qui ont circulé.

Les policiers ont surtout voulu jeudi rassurer la population et dresser un bilan qu’ils estiment positif de l’opération d’envergure lancée vendredi dernier à Québec et dans plusieurs régions de l’est de la province.

« La stratégie était d’être visible et de rassurer la population. On poursuit nos opérations et d’autres opérations viendront dans un horizon rapproché », a lâché M. Patenaude.

La SQ admet que des évènements récents ont bousculé ses plans et l’ont incitée à donner ce « grand coup » plus rapidement que prévu. M. Patenaude cite la présumée prise d’otage d’un motard à Saint-Malachie et l’enlèvement d’un homme de Saguenay finalement retrouvé à Montréal.

Cette rafle d’envergure va prendre fin dans les prochains jours.

Qu’en est-il de Turmel lui-même ? L’homme aurait fui pour l’Europe, sachant sa tête mise à prix par les Hells Angels.

« Quant aux suspects qu’on cherche et qui ne sont pas au Québec, nous travaillons avec plusieurs organisations et je n’entrerai pas dans les détails », s’est contenté de dire Michel Patenaude, de la SQ.