Des proches de l’un des deux hommes tués dans un délit de fuite présumé la nuit du jour de l’An, à Montréal, ont assisté à la comparution de l’accusé, lundi, affirmant qu’ils voulaient s’assurer que justice soit rendue.

Peu après 1 heure du matin, dans la nuit du 1er janvier, Augustin Wesley Katimba, âgé de 30 ans, et Michael Chintakis, âgé de 31 ans, ont été fauchés mortellement par une voiture, dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Augustin Wesley Katimba, un Namibien d’origine, revenait de l’église alors que Michael Chintakis se dirigeait vers la résidence d’un ami pour célébrer le Nouvel An.

Le Service de police de la Ville de Montréal a indiqué qu’Antoine Dubuc, âgé de 23 ans, avait fauché les deux piétons à grande vitesse avant de fuir la scène, d’abord dans son véhicule puis à pied.

Lundi, au palais de justice de Montréal, la cousine de M. Chintakis, Natacha Papadakis, a déclaré aux journalistes qu’elle souhaitait être présente dans la salle d’audience pour voir l’accusé et obtenir des réponses. Une semaine après le délit de fuite présumé, le corps de M. Chintakis n’avait toujours pas été rendu à la famille.

« Nous voulons nous assurer que le système judiciaire ne laisse pas tomber Michael », a déclaré Mme Papadakis. « Nous voulons une sorte d’assurance que les choses sont faites comme elles le devraient et que [l’accusé] écope de ce qu’il mérite. »

Antoine Dubuc restera détenu au moins jusqu’au mois prochain ; il a comparu brièvement lundi par visioconférence au palais de justice, où son procès a été reporté au 14 février.

Il fait face à six chefs d’accusation, dont conduite dangereuse ayant causé la mort, omission de s’arrêter à la suite d’un accident ayant causé la mort et conduite avec facultés affaiblies ayant causé la mort.

L’avocat de Dubuc a déclaré lundi au tribunal qu’il avait besoin de plus de preuves et des résultats d’analyses sanguines avant d’être prêt pour l’audience sur la libération sous caution de son client.

Des « frères célestes »

M. Katimba, père de deux jeunes enfants de un an et quatre ans, avait fêté son anniversaire de naissance le 31 décembre, la veille de sa mort. Une campagne de sociofinancement « GoFundMe » le décrit comme un chrétien dévoué et un homme passionné par sa profession d’infirmier.

« Il a travaillé sans relâche pendant la pandémie de COVID, mettant sa vie en jeu pour ses patients », lit-on. L’argent de la campagne servira au rapatriement de son corps en Namibie et contribuera à couvrir les frais de voyage de sa femme et de ses enfants là-bas.

« Wesley était une personne très humble et joyeuse, il laissait une bonne impression partout où il allait, car c’était quelqu’un de très humain », a déclaré son oncle, Boni Paulino, depuis la Namibie via l’application WhatsApp. « Les membres de sa famille et les gens de la communauté l’admiraient. »

La famille Katimba vivait à Montréal, où sa femme travaillait pour l’Autorité de l’aviation civile de Namibie au sein de l’Organisation de l’aviation civile internationale, basée à Montréal.

La veille de sa mort, il avait parlé à tout le monde en Namibie. « Les conversations étaient remplies de rires et d’amour, a déclaré M. Paulino. Il avait envoyé des photos du gâteau d’anniversaire qu’il avait lui-même préparé et avait même plaisanté sur l’ouverture d’une boulangerie. »

Dimanche soir, une veillée aux chandelles a eu lieu pour MM. Katimba et Chintakis près de l’intersection où ils ont été tués. Mme Papadakis a déclaré lundi au palais de justice qu’elle avait parlé avec la veuve de M. Katimba lors de cette veillée funèbre.

« Je voulais la rassurer sur le fait que Michael était une bonne personne et que s’ils traversaient la rue ensemble ce soir-là, [son cousin] aurait certainement souhaité [à M. Katimba] une bonne année », a déclaré Mme Papadakis, ajoutant qu’elle lui avait dit que M. Katimba aurait sans doute fait de même.

Michael Chintakis aurait fêté son 32e anniversaire dimanche. Une collecte de fonds en ligne pour payer ses funérailles et un mémorial a dépassé son objectif de 20 000 $.

Lundi, le meilleur ami de M. Chintakis, Spiro Illias, a déclaré que tous les surplus seraient reversés à la famille de M. Katimba « afin qu’il puisse avoir un bel enterrement ».

« Ce sont maintenant deux frères célestes et Mike ne voudrait pas d’une fleur de plus sur sa tombe avant que [M. Katimba] ne soit enterré. »