Un détenu fâché contre un agent correctionnel à cause d’une banale histoire de compote de pommes a été déclaré coupable de voies de fait graves envers deux ex-employés de la prison de Rivière-des-Prairies mercredi matin.

Un conflit autour d’une compote de pommes avait mené à l’agression d’Alexandre Whaley et de Iannick Tessier, deux agents correctionnels, par Akim Bilodeau Joseph et deux autres hommes.

Les deux victimes travaillaient à l’établissement de détention de Rivière-des-Prairies en janvier 2022, quand la violente dispute a éclaté.

L’animosité entre le présumé membre de gang et l’agent Alexandre Whaley avait commencé un mois avant l’attaque. Après avoir reçu une compote de pommes lancée dans sa direction, M. Bilodeau Joseph était en colère contre l’agent de la paix, avait raconté la victime. « Je vais me souvenir de toi », lui avait-il dit.

Des semaines plus tard, une bagarre impliquant l’agresseur et les deux agents avait éclaté dans la salle commune. L’assaillant, qui discutait au téléphone, avait alors tassé le bras de M. Tessier. « Il y a eu un mouvement pour faire un coup de poing de la part de l’accusé », avait expliqué l’agent Whaley au juge Pierre Dupras.

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Akim Bilodeau Joseph

La victime a été prise en encolure par un autre détenu. « Je me fais étrangler », avait-il précisé au tribunal.

Il serait parvenu à extirper son collègue de l’échauffourée vers la fin.

« Faut qu’on sorte d’ici, on gagnera pas », avait dit l’agent Whaley à son collègue.

Commotion cérébrale, choc psychologique, blessure à l’arcade sourcilière : Alexandre Whaley et Iannick Tessier se sont retrouvés en arrêt de travail après les évènements de l’hiver 2022. L’agent Tessier a même été transféré dans un autre établissement dès son retour.

L’agent Whaley a mis fin à sa carrière dans les services correctionnels. « C’est impossible pour moi de continuer et de me remettre dans des situations comme ça. »

MVicky Powell défend l’accusé, alors que MNicolas Charron représente le ministère public. Les deux coaccusés d’Akim Bilodeau Joseph dans ce dossier, Patwayans Exantus et Maxime Monette, avaient plaidé coupable la veille du procès. Ils ont chacun été condamnés à une peine de deux ans.