Les policiers de la Sûreté du Québec (SQ) sortiront leurs pantalons de clown dès ce jeudi matin, insatisfaits de la façon dont se déroulent les négociations avec Québec.

« Nous n’avons d’autre choix que de recourir à un moyen de visibilité qui est porteur d’un message d’insatisfaction », a affirmé le président de l’Association des policiers provinciaux du Québec (APPQ), Jacques Painchaud, dans un communiqué.

L’APPQ avait déjà conclu une entente de principe avec Québec qui prévoyait une hausse de la rémunération globale des policiers de l’ordre de 21 % sur cinq ans. Les membres de l’association ont toutefois rejeté cette entente de principe, dans une proportion de 59 %.

C’est le délai entre ce rejet et la reprise des négociations qui a mécontenté l’APPQ. Une rencontre s’est tenue mercredi entre les deux parties, mais « le gouvernement n’a pas été en mesure de nous démontrer sa volonté d’en arriver à une entente en bonifiant la première », a indiqué le syndicat dans son communiqué.

Résultat, « il est demandé aux policières et aux policiers de la Sûreté du Québec de porter le pantalon cargo de type camouflage ou jean sur leurs heures de travail ».

En août dernier, les tribunaux avaient invalidé la loi du gouvernement Couillard adoptée en 2017 pour interdire le port de tels vêtements.

Cette interdiction violait la liberté d’expression et d’association des agents et n’était pas justifiée par des enjeux de sécurité publique, selon la juge Florence Lucas de la Cour supérieure.

« Les conséquences de l’atteinte sur les droits fondamentaux des policiers s’avèrent disproportionnées par rapport aux effets bénéfiques probables des dispositions litigieuses contestées », indiquait son jugement. « Ni la recherche empirique ni les faits ne démontrent que la substitution ou l’altération de l’uniforme ne peuvent avoir un effet sur le service à la population et la sécurité publique. »