(Laval) « La seule hypothèse pour moi, ce serait qu’il ait fait une psychose » : un proche de Jérôme Frigault, le jeune homme accusé d’avoir tué sa tante deux heures après une intervention de la police jeudi à Laval, pense que la consommation excessive de speed pourrait être à l’origine du drame.

« Le Jérôme qui a commis ce crime-là et le Jérôme que je connais, ce sont deux personnes différentes », a confié son bon ami, qui préfère garder l’anonymat. Rien ne semblait problématique avant jeudi : le trentenaire n’avait pas d’antécédents judiciaires ni d’antécédents en matière de santé mentale, indique son ami. Il est possible, selon lui, que Jérôme Frigault ait vécu un épisode psychotique jeudi soir. C’est aussi l’hypothèse des autorités, selon nos informations.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE MIREILLE MARTIN

La victime Mireille Martin

Mireille Martin, une femme de 61 ans, a succombé à ses blessures après avoir été poignardée dans son logement du quartier Vimont, à Laval. Son neveu Jérôme Frigault habitait dans le même bâtiment qu’elle.

Elle avait contacté son ex-conjoint jeudi soir en raison des comportements inquiétants du jeune homme. Les agents du Service de police de Laval (SPL) se sont présentés sur les lieux. Deux heures plus tard, la victime s’effondrait au sol sous les yeux de ses voisins.

La police n’était jamais intervenue à cette adresse avant cet évènement.

Lisez notre texte sur le drame

L’homme de 30 ans a été accusé de meurtre non prémédité vendredi après-midi au palais de justice de Laval.

Problème de consommation

Selon son ami, Jérôme Frigault consommait régulièrement des comprimés de méthamphétamine. « Moi, j’ai laissé mes années de party derrière moi, mais pas Jérôme », a dit le jeune homme.

Il se demande d’ailleurs s’il n’est pas tombé « sur du mauvais stock » qui aurait entraîné une crise.

Parce que son ami d’enfance avec qui il a fait les quatre cents coups était loin d’être violent, même sous l’effet de stupéfiants. Il est très intelligent et on l’imagine mal se fâcher, décrit-il.

« J’ai eu de la misère à croire ce qui est arrivé. C’est seulement quand j’ai reconnu sa voiture avec le drapeau acadien à la télé que j’ai vraiment réalisé », s’étonne celui qui le côtoie depuis le secondaire.

Il devait d’ailleurs le voir récemment, mais s’est désisté parce qu’il manquait de temps. Chaque année, Jérôme Frigault passait l’été au Nouveau-Brunswick, où vivent encore ses parents.

Il s’est installé au Québec il y a environ 10 ans. « Je l’ai vu dans des situations où il avait consommé et où il y a eu des disputes, et jamais il n’était en colère. »

Il doute que son ami se soit posé beaucoup de questions sur ses habitudes. « Je ne crois pas qu’il y pensait beaucoup ou ait demandé de l’aide. La psychose, ça m’a traversé l’esprit, car on ne sait plus ce qu’il y a dans la drogue en ce moment. On peut tomber sur n’importe quoi. »

Le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) ne mènera pas d’enquête sur cet évènement. « Le BEI a été contacté par le Service de police de Laval. Nous possédons toute l’information pertinente pour l’analyse du dossier. Les conditions et les critères de la loi ne sont pas réunis afin de lui donner juridiction », selon les relations médias du BEI.

Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse

Ce qu’il faut savoir

Mireille Martin, une Lavalloise de 61 ans, aurait été poignardée par son neveu jeudi soir dans son logement du quartier Vimont. Des policiers s’étaient rendus sur place peu avant le drame.

Jérôme Frigault, 30 ans, a été accusé de meurtre au second degré vendredi après-midi au palais de justice de Laval. Il n’avait pas d’antécédents judiciaires ni d’antécédents en matière de santé mentale.

Le suspect aurait été en plein épisode psychotique lors de l’intervention des policiers, selon nos sources. D’après un ami de Jérôme Frigault, ce dernier consommait régulièrement du speed.