Une femme de 61 ans a succombé à ses blessures après avoir été poignardée dans son logement du quartier Vimont à Laval, environ une heure après que des policiers sont passés chez elle en raison du comportement erratique de son neveu et voisin, ont témoigné des proches.

« Elle est sortie, elle a marché sur le bord du carport et elle s’est effondrée. Je savais qu’elle était morte quand elle est tombée », raconte, encore sous le choc, Jacline Brunet, une voisine qui réside juste en face des lieux du drame.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Jeudi soir, la résidence où a été commis le meurtre était toujours entourée de rubans orange installés par la police. Devant la maison composée de deux appartements, un amas d’objets pêle-mêle et du matériel médical, là où les paramédicaux ont tenté de réanimer la victime.

Selon les informations confirmées par le Service de police de Laval, la femme de 61 ans a été poignardée vers 17 h 30 dans sa résidence de la rue Paradis, tout près du boulevard Saint-Elzéar Ouest. Son décès a été constaté à l’hôpital.

Un homme de 30 ans a été arrêté dans le même bâtiment. C’est le neveu de la victime qui a été appréhendé, selon deux voisines et un proche rencontrés sur place.

Comportement du neveu

La victime, Mireille Martin, était adjointe administrative et occupait le haut du bâtiment composé de deux logements.

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La rue dans laquelle Mireille Martin a été poignardée

André Morin, ami et ancien conjoint de la victime, raconte qu’elle l’avait texté peu avant le drame pour l’avertir qu’elle ne pourrait pas se présenter à un rendez-vous personnel et que la police se trouvait à son domicile en raison du comportement erratique de son neveu habitant au rez-de-chaussée, dans un appartement séparé.

« Avec la police, [je lui ai] dit qu’il doit rester en bas et là il vient encore en haut », pouvait-on lire dans un texto de la victime envoyé vers 16 h 30, parlant de son neveu.

La voisine Jacline Brunet confirme également le passage de la police peu de temps avant le drame. « Il y avait deux voitures de police et une ambulance avec des paramédicaux. Mais ils sont repartis sans rien faire, ils avaient comme les mains liées », raconte-t-elle.

« Il criait : “ Tuez-moi, tuez-moi ! ” »

Puis, vers 17 h 30, une heure après le passage des policiers, d’autres agents sont arrivés dans un vacarme terrible, raconte Jacline Brunet. « Je n’avais jamais vu autant de voitures de police, c’est comme si elles arrivaient de tout bord tout côté. »

Pendant que les policiers tentaient de réanimer la victime, d’autres agents tentaient de maîtriser le suspect juste à côté. « Il criait : “ Tuez-moi, tuez-moi ! ” », se remémore difficilement Aline Breault, qui réside avec sa mère et a donc aussi assistée à la scène.

« Et c’est encore une femme », ajoute-t-elle, à regret, encore choquée par les évènements et convaincue qu’il faut en faire davantage pour prévenir de tels drames.

Encore ébranlé, André Morin peinait à expliquer le comportement du neveu, que la victime voyait souvent et qui ne semblait pas avoir de problèmes de santé mentale. « Je l’ai vu la semaine passée et il allait encore très bien », précise-t-il.

En fin de soirée jeudi, le Service de police de Laval indiquait avoir ouvert une enquête afin de reconstituer le fil des évènements, mais ne confirmait toujours pas que de ses agents étaient intervenus au domicile de la victime peu de temps avant le drame.

Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse