« La communauté juive à Montréal est sous attaque », a déclaré dimanche la mairesse de Montréal, Valérie Plante, quelques heures après que l’école juive Yeshiva Gedola a été la cible de coups de feu pour la deuxième fois en trois jours.

« C’est un conflit qui est complexe, mais il n’y a aucune raison qui justifie que des tirs soient lancés sur une école primaire, sur nos communautés », a déclaré la mairesse Valérie Plante, en conférence de presse dimanche matin, qualifiant l’acte d’antisémite.

L’école juive Yeshiva Gedola, dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, a de nouveau été la cible de coups de feu dimanche matin. Des tirs ont été entendus vers 5 h dimanche par plusieurs citoyens. Un véhicule aurait ensuite été vu en train de quitter rapidement les lieux. Des policiers ont trouvé des impacts de balle et des douilles. Personne ne se trouvait dans l’établissement au moment de l’évènement, a précisé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

Les jeunes élèves étaient attendus sur les bancs d’école dimanche. L’école a été fermée à la suite de l’évènement. « Ici, ce sont des enfants qui viennent à l’école. Ce sont des petits. Ce sont des familles. Des Montréalais et des Montréalaises qui contribuent à la vie en société », a déclaré Mme Plante sur les lieux de l’évènement.

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La mairesse de Montréal, Valérie Plante

Le SPVM a érigé des périmètres de sécurité et a déployé des enquêteurs et des techniciens en identité judiciaire afin d’éclaircir les circonstances des évènements.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré être « de tout cœur avec la communauté juive du Québec ». « Tous les efforts seront entrepris pour trouver et punir les coupables. La nation québécoise est une nation pacifique. N’importons pas la haine et la violence qu’on voit ailleurs dans le monde », a-t-il ajouté dans sa publication sur la plateforme X.

« C’est horrible »

L’ancien chef de l’opposition officielle de Montréal Lionel Perez, qui parlait dimanche au nom de l’école, a qualifié pour sa part l’évènement « d’attaque terroriste ». « Évidemment, lorsqu’on voit une répétition d’évènements, ça démontre la gravité de la situation. »

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L’ancien chef de l’opposition officielle de Montréal Lionel Perez (au centre)

« La principale préoccupation de l’école et de son conseil d’administration reste la sécurité et le bien-être des élèves, du personnel ainsi que des parents », a-t-il déclaré, ajoutant que l’école travaillait en étroite collaboration avec le SPVM. « Cette escalade de violence exige un autre niveau de sécurité et une présence plus assidue. »

L’évènement a également été dénoncé avec fermeté par des représentants de la communauté juive de Montréal. « C’est horrible. C’est une continuité des actes de terreur qui ont commencé dans ma synagogue à Dollard-des-Ormeaux », s’est exclamé Henry Topas, directeur régional de l’organisation juive B’nai Brith Canada pour le Québec, rencontré par La Presse devant l’école.

Mardi, la synagogue de la congrégation Beth Tikvah et les locaux de la Fédération CJA, un organisme qui représente les juifs de Montréal, ont été la cible de deux cocktails Molotov. Les engins incendiaires ont été tirés en pleine nuit sur ces deux établissements situés l’un à côté de l’autre, dans un quartier résidentiel de l’Ouest-de-l’Île.

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Un cocktail Molotov a visé la synagogue de la congrégation Beth Tikvah mardi.

Jeudi, deux écoles juives, dont l’école Yeshiva Gedola, ont été visées par des coups de feu. Ce sont des employés des écoles qui ont remarqué les dommages aux bâtiments à leur arrivée au travail.

L’histoire jusqu’ici

7 novembre

Une synagogue et les locaux d’une association juive de Montréal sont la cible de cocktails Molotov.

9 novembre

Deux écoles juives, dont l’école Yeshiva Gedola, sont visées par des coups de feu. Québec lance un appel au calme et dénonce fermement la montée de l’antisémitisme dans la province.

12 novembre

L’école Yeshiva Gedola est à nouveau la cible de coups de feu. La mairesse de Montréal, Valérie Plante, déclare que « la communauté juive à Montréal est sous attaque ».

Avec Vincent Larin et Émilie Bilodeau, La Presse