Denis Pouliot qui, avec trois complices, ont voulu enlever le président de la Banque Royale du Canada au Québec dans l’espoir de mettre la main sur des millions de dollars il y a dix ans, a convaincu les commissaires aux libérations conditionnelles de lui accorder sa libération conditionnelle totale.

Pouliot, 62 ans, a été condamné en 1995 pour un meurtre au second degré ; il conduisait le véhicule de fuite lors d’un règlement de compte effectué avec l’aide d’une mitraillette.

En 2013, alors qu’il était en libération conditionnelle, lui, Gilles Pinsonneault, Denis Paquette et Michel Renaud ont comploté pour enlever le président de la RBC de l’époque, Martin Thibodeau à la résidence de ce dernier, dans l’ouest de l’île de Montréal.

Durant deux jours en juin 2013, ils ont garé devant la résidence de leur victime une voiture dans laquelle des boîtes avaient été empilées, et dans lesquelles une caméra avait été cachée, pour épier les allées et venues de M. Thibodeau.

Leur objectif était d’enlever le président, de se rendre ensuite au lieu de travail de ce dernier, à la Place Ville Marie, et d’avoir accès aux chambres fortes où transitaient quotidiennement des camions blindés remplis de sommes colossales.

Les enquêteurs des Crimes majeurs du SPVM, qui avaient éventé le complot et arrêté les suspects avant qu’ils passent à l’action, avaient découvert chez l’un d’eux une bombe tuyau pouvant être actionnée à distance. Les limiers ont pensé que les suspects auraient voulu menotter leur otage à une mallette contenant l’engin explosif, ce qui n’a toutefois jamais été confirmé.

Progrès rassurants

Pouliot était le plus jeune des quatre accusés. Comme les autres, il a plaidé à des accusations de complot d’enlèvement, de vol qualifié, et de possession d’armes et d’explosifs, en octobre 2017.

Il est celui qui a été condamné à la peine la moins longue, quatre ans et demi de pénitencier.

Pouliot était déjà en maison de transition et bénéficiait de sorties sans escorte, pour le travail notamment.

Les commissaires aux libérations conditionnelles considèrent maintenant qu’il a suffisamment fait de progrès pour profiter d’une libération conditionnelle totale.

« Force est de constater, de l’opinion de la Commission, que vous avez effectivement fait vos preuves, notamment dans les quinze derniers mois, soit depuis votre retour en collectivité. Vous avez été en mesure de transposer de façon satisfaisante en communauté vos outils et acquis que vous aviez commencé à faire en établissement carcéral. Vous avez respecté l’ensemble des conditions spéciales imposées et vous n’avez présenté aucun signe de retour vers des comportements criminels. Aucune situation impliquant une augmentation du risque n’a été relevée. Vous avez développé un mode de vie simple et satisfaisant pour vous dans lequel vous êtes entouré positivement. (…..) À l’audience, la Commission n’a perçu de votre part aucune intention de retourner vers votre ancien mode de vie », écrivent les commissaires dans leur décision de huit pages dévoilée lundi.

Jusqu’à la fin de la libération conditionnelle, Pouliot ne pourra fréquenter toute personne impliquée dans une activité criminelle ou le trafic de drogue, et devra divulguer toutes ses transactions financières.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.