Une enquête a été ouverte jeudi pour déterminer la cause exacte du déraillement d’un wagon et de deux locomotives d’un train de marchandises. L’évènement, survenu en fin de journée mercredi dans le Vieux-Port de Montréal, rappelle que le risque zéro n’existe pas, selon une association de résidants.

Selon les premières informations disponibles, c’est une « obstruction » sur les rails appartenant au Port de Montréal qui a causé l’immobilisation du train du Canadien National (CN), aux alentours de 17 h 50, tout près du quai de l’Horloge, ralentissant ainsi la circulation dans le secteur.

En parlant d’un « léger déraillement », la directrice des communications du Port de Montréal, Renée Larouche, a indiqué jeudi que son groupe et le CN « ont collaboré afin de rétablir la situation rapidement », soit en un peu moins de deux heures. « La situation est sous enquête en ce moment, comme nous le faisons toujours lorsqu’il arrive un évènement sur notre territoire, mais pour l’instant, il est vraiment trop tôt pour présumer des résultats », a ajouté Mme Larouche.

Chez le CN, le porte-parole Mathieu Gaudreault a souligné jeudi que l’entreprise ferroviaire « s’excuse des inconvénients que cet incident a pu engendrer », en ajoutant lui aussi que « la cause de l’incident fait actuellement l’objet d’une enquête ».

L’organisation affirme qu’au total, « deux locomotives et un wagon ont déraillé en position verticale » lors de l’impact. « Plusieurs passages à niveau ont été bloqués pendant une heure, jusqu’à ce que nos équipes soient en mesure de les dégager », a détaillé M. Gaudreault, sans s’avancer davantage.

Au fédéral, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) dit aussi avoir été avisé du déraillement. « Nous sommes en train de recueillir des renseignements et d’évaluer la situation. Nous n’avons pas déployé d’enquêteurs sur les lieux », a toutefois assuré le coordonnateur Liam MacDonald.

« Ce n’est pas banal »

Dans le quartier, l’affaire a fait grand bruit. « Ce n’est pas banal, ce n’est pas quelque chose qui arrive fréquemment. Heureusement, les mesures de sécurité ont été améliorées dans le Vieux-Port, il y a maintenant des barrières pour permettre de gérer un peu mieux la circulation des personnes quand un train passe, mais c’est sûr qu’il faut être vigilants. On n’est jamais à l’abri de ce genre d’incident », affirme la présidente de l’Association des résidants du Vieux-Montréal (ARVM), Christine Caron.

« C’est délicat, la présence d’un train dans un quartier comme le nôtre. Il y a toujours un risque », poursuit Mme Caron, dont le groupe a déjà proposé de faire passer les trains ailleurs qu’à l’entrée du Vieux-Port.

« À ce moment-là, on nous avait fait comprendre que vu la complexité du réseau ferroviaire, ce n’était pas vraiment possible et qu’il n’y a pas de solution facile, donc on vit avec. Au moins, la fréquence des convois n’est pas trop élevée pendant la journée », évoque la présidente.

Bonne nouvelle, toutefois, rappelle l’ARVM : aucune collision avec un autre véhicule n’a eu lieu et aucun blessé n’a été recensé, selon ce qu’a confirmé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). L’évènement n’est pas non plus de nature criminelle, a certifié le corps policier.

Avec William Thériault, La Presse