Un quasi-psychopathe qui a agressé sexuellement une femme dans un corridor du métro de Montréal est tellement dangereux qu’il obtient un score de 6 sur une échelle de risque de récidive de… 5. Luckenson Bernard Blanc a été condamné à 30 mois de prison, puis déclaré délinquant à contrôler.

« Il s’agit d’une agression sexuelle commise sur une femme innocente dans un lieu public, ce qui est fort inquiétant », a résumé la juge Josée Bélanger vendredi au palais de justice de Montréal. À sa sortie de prison, Luckenson Bernard Blanc sera soumis à de strictes conditions en vertu d’une ordonnance de surveillance de longue durée de 10 ans.

Un matin de février 2021, Luckenson Bernard Blanc s’en est pris gratuitement à une femme qui sortait du métro, à la station De L’Église, sur la ligne verte. Dans un corridor isolé, l’agresseur a poussé la victime contre le mur et s’est mis à lui toucher les parties génitales. La femme s’est débattue en criant, alertant des passants.

Si Luckenson Bernard Blanc s’est fait pincer, c’est grâce à son ADN retrouvé sur le masque de la victime. L’agresseur sexuel n’en était pas à sa première victime. Il avait été condamné à une peine de pénitencier en 2012 pour avoir agressé sexuellement une femme. Et c’est sans compter une quinzaine d’accusations diverses dans les dernières années.

Un taux de récidive de 87 %

Les experts brossent un portrait extrêmement inquiétant de Luckenson Bernard Blanc. En effet, l’homme de 39 ans obtient des scores très élevés à tous les tests pour évaluer le niveau de dangerosité et le risque de récidive. À un test visant à évaluer le risque de violence physique ou sexuelle, il obtient un score plus élevé que 97,3 % des délinquants. À ce niveau, le taux de récidive est de 87 % sur 12 ans.

En plus de son risque de récidive « très supérieur à la moyenne », la juge Bélanger relève le « très faible » niveau d’introspection de l’accusé. Ce dernier a présenté une version « confuse » de l’agression sexuelle, selon les rapports.

Un expert arrive à un diagnostic de trouble psychotique, et plus « probablement » de trouble schizo-affectif, souligne la juge. L’expert relève également un problème de consommation de drogue et un trouble de personnalité antisociale chez le délinquant.

La procureure de la Couronne MAnna Levin relève que Luckenson Bernard Blanc n’est pas techniquement considéré comme un psychopathe, « mais s’y rapproche », selon les experts.

En vertu du temps purgé en détention préventive, il reste 22 mois à la peine imposée à l’accusé. Il était représenté par MLouis Morena.