Deux hommes dans la vingtaine liés aux gangs ont été déclarés délinquants à contrôler pour avoir pris part à l’agression violente et gratuite de six personnes en 2019 à la fermeture des bars au centre-ville de Montréal. Ils écopent par ailleurs de lourdes peines de prison : 15 ans pour le premier et 10 ans pour son complice.

Lentz Lowry Lapaix, surnommé Peace, et Philippe Henri Nguene Nguene, alias Philz, ont sauvagement battu six personnes en l’espace de 30 minutes pendant la soirée du 9 août, il y a quatre ans, au coin du boulevard Saint-Laurent et de la rue Milton.

Les deux hommes avaient déjà été déclarés coupables en 2021 de voies de fait simples, de voies de fait graves et de voies de fait causant des lésions corporelles à l’égard de plusieurs victimes dans ce dossier. Lapaix, qui a été retrouvé avec une arme à feu chargée lors de son arrestation, écope de 15 ans de prison. Son co-accusé a reçu une peine de 10 ans, a tranché la juge Nathalie Duchesneau lundi après-midi, au palais de justice de Montréal.

Les images des caméras de surveillance montrent une scène troublante survenue à la fermeture des bars, alors que les trottoirs sont bondés. Lapaix et Nguene Nguene sont alors impliqués dans l’attaque d’un homme aux abords du club École privée.

La victime rouée de coups est étendue au sol, a plusieurs blessures au visage, le front lacéré, et saigne abondamment, peut-on lire dans le résumé des faits.

« La victime s’écroule sur le sol comme une poupée de chiffon », avait décrit la juge Duchesneau dans son jugement de 2021.

Une deuxième attaque

Une autre attaque survient après cet évènement, toujours dans la « zone des bars ».

Deux femmes et un homme mangent à l’intérieur d’un restaurant du boulevard Saint-Laurent. Nguene Nguene a l’impression que le trio attablé se moque de lui.

Après une altercation, il s’en prend aux deux femmes, les poursuit, gifle l’une d’entre elles et profère des menaces.

Un témoin tente de secourir les femmes.

Ce bon samaritain est alors roué de coups. Il vit encore avec les séquelles de cette agression à ce jour. « Autonome et indépendant, il vit maintenant sur l’aide sociale et réside dans une chambre en pension avec un entourage de personnes problématiques », a expliqué sa famille dans une lettre adressée au tribunal.

Selon nos informations policières, les deux criminels sont liés à un gang de rue du centre-ville. Leur affiliation n’a toutefois pas été évoquée lors des procédures judiciaires.

Ils ont tous les deux été déclarés délinquants à contrôler pour une durée de cinq ans. Ils devront donc se soumettre, après leur période de détention, à de strictes conditions de surveillance. MAlexis Dinelle représentait le ministère public, alors que MFannie Lacroix et MCamille Chabot défendaient les deux accusés.