Le corps d’une personne a été repêché lundi en après-midi dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, près de l’île Ross, en Ontario. La police mohawk d’Akwesasne a ouvert une enquête, mais ne donne pour l’instant aucun autre détail sur cette affaire.

Dans un bref communiqué, le corps policier a indiqué avoir fait la macabre découverte aux alentours de 14 h, lundi, sans donner plus de détails.

Pour l’instant, la police affirme qu’elle « attend la confirmation du Bureau du coroner concernant l’identité de l’individu », qui ne peut pour l’instant être révélée. « Nous partagerons ces informations dès que possible. Aucun autre détail ou information ne peut être divulgué pour le moment », ont signalé les autorités.

On invite néanmoins toute personne qui détiendrait des informations pouvant aider l’enquête à contacter la police mohawk d’Akwesasne en composant le 613 575-2340, ou encore en soumettant un message sécurisé par courriel à tips@akwesasne.ca.

À noter : l’île Ross est située tout près de la frontière entre le Québec et l’Ontario, le territoire d’Akwesasne étant à cheval sur ces deux provinces canadiennes et l’État de New York, aux États-Unis.

Trois mois après un drame

Cet évènement n’est pas sans rappeler un récent drame dans la région. Il y a un peu plus de trois mois, à la fin de mars, huit personnes, dont deux enfants, avaient péri dans les eaux glacées du fleuve Saint-Laurent en tentant de traverser la frontière en passant par la réserve d’Akwesasne. Les victimes provenaient de deux familles, l’une d’origine roumaine et l’autre d’origine indienne.

« Nous pensons que les victimes tentaient d’entrer illégalement aux États-Unis », avait alors expliqué Lee-Ann O’Brien, cheffe adjointe de la police d’Akwesasne.

Casey Oakes, un résidant d’Akwesasne âgé de 30 ans, était alors activement recherché par les autorités, qui avaient des raisons de croire qu’il était lié à la découverte des corps de huit migrants. Il avait été vu pour la dernière fois le 29 mars aux commandes d’un bateau bleu qui a été retrouvé à proximité des corps.

À l’époque, des experts en immigration avaient dit craindre que cette tragédie se répète, s’inquiétant qu’avec le resserrement des mesures aux frontières, les migrants pourraient chercher des passages plus dangereux. Le drame était survenu à peine sept jours après l’entente intervenue entre Ottawa et Washington pour fermer le passage du chemin Roxham, qui était jusque-là emprunté par des milliers de migrants pour entrer au Canada d’une manière irrégulière afin d’y demander l’asile.

Depuis janvier, le Service de police mohawk d’Akwesasne dit avoir traité 48 évènements au cours desquels 80 personnes tentant d’entrer aux États-Unis illégalement ont été interceptées.