On connaît maintenant l’identité de l’une des deux personnes emportées par l’eau à Rivière-Éternité. Il s’agit de Pascale Racine, une femme dans la quarantaine originaire de Québec. En voyage dans la région, elle était sortie de son véhicule pour enlever des débris de la rue Notre-Dame lorsque la route s’est affaissée.

Ce qu’il faut savoir

  • Les résidants de Rivière-Éternité, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, ont subi samedi des affaissements de terrain et des crues éclair en raison de pluies diluviennes accompagnant une alerte de tornade.
  • Vers 13 h 30, trois personnes qui enlevaient des débris de la rue Notre-Dame ont été emportées par la rivière Éternité.
  • Un quadragénaire a été retrouvé rapidement et est toujours à l’hôpital.
  • Les recherches se poursuivaient lundi pour les deux autres personnes manquant toujours à l’appel.
  • L’état d’urgence a été déclaré samedi en soirée, et quelque 400 résidants ont été évacués.

La nouvelle, d’abord rapportée par Le Journal de Québec, a été confirmée à La Presse lundi par une source policière bien au fait du dossier. Mme Racine n’a pas été revue depuis samedi, lorsque de nombreux affaissements de terrain ont criblé la route 170, reliant le Saint-Laurent au lac Saint-Jean. Un autre homme, dont l’identité n’a pas encore été confirmée, est aussi toujours porté disparu.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE PASCALE RACINE

L’une des deux personnes disparues, Pascale Racine

Tout indique que le quadragénaire qui a été retrouvé peu après par les autorités, avant d’être transporté à l’hôpital, voyageait avec Pascale Racine au moment des faits. Jean-Philippe Caty aurait subi de nombreuses blessures en tentant de sauver la vie de sa partenaire, mais en vain.

En conférence de presse, lundi, le sergent Hugues Beaulieu, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), a refusé de confirmer ces identités, évoquant néanmoins que les deux victimes ne demeuraient pas dans la région de Rivière-Éternité.

Les recherches se sont poursuivies toute la journée de lundi avec deux hélicoptères, des équipes nautiques, des marcheurs et une vingtaine de membres de l’Association québécoise des bénévoles en recherche et sauvetage qui sillonnent le secteur. Des plongeurs de la Sûreté du Québec étaient également sur place pour procéder à des sondages de fonds marins.

Malgré les nombreux effectifs, la tâche est très ardue, a expliqué M. Beaulieu. « La rivière Éternité se jette un ou deux kilomètres plus loin dans la rivière Saguenay, donc c’est vraiment là [qu’on cherche], mais ce que vous devez comprendre, c’est que la rivière Éternité ne va pas à la rivière Saguenay en un trait. C’est vraiment un long serpent avec beaucoup d’embranchements. C’est un travail colossal que les policiers doivent faire », a détaillé le sergent.

Encore beaucoup à faire

Le maire de Rivière-Éternité, Rémi Gagné, a de son côté reconnu lundi qu’il reste encore « beaucoup de travail à faire » avant de penser à réintégrer les centaines de personnes ayant dû être évacuées depuis samedi.

« Il faut vérifier si le sol est bon », a raisonné l’élu. « Il faut aussi vérifier si les fosses septiques sont conformes pour ne pas faire de pollution, avant de donner notre OK. Et il faut aller vérifier dans les maisons, dans les sous-sols […] et au moins donner de l’eau potable, parce que présentement, les secteurs évacués, ils n’ont pas l’eau potable », a résumé M. Gagné.

Dimanche, la Sûreté du Québec avait déjà procédé à l’évacuation par hélicoptère de 94 personnes qui se trouvaient au camping de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), dans le parc du Fjord-du-Saguenay, isolées par l’affaissement de la rue Notre-Dame. Peu avant, 133 autres villégiateurs avaient été évacués par navette maritime vers La Baie.

À Rivière-Éternité, 48 adultes et 6 enfants vivant dans 34 résidences ont également dû être évacués pour être relocalisés à l’hôtel ou chez des proches, selon le cas. L’état d’urgence avait été déclaré dès samedi, en soirée, dans la municipalité.

Une voie de contournement

Lundi, l’administration du maire Rémi Gagné a aussi confirmé que le ministère des Transports mettra en place dans les prochains jours une « voie de contournement » pour les transports d’urgence et prioritaires. L’objectif serait de livrer cette infrastructure d’urgence d’ici mardi, en fin de journée.

« Pour les citoyens, une voie temporaire pour la circulation sera mise en place, mais nous ne connaissons pas les délais de réalisation pour l’instant. Cela pourrait prendre plusieurs jours. Dès que nous aurons l’information, nous vous tiendrons informés », a ajouté la Ville dans un communiqué, lundi soir.

PHOTO JEANNOT LÉVESQUE, LE QUOTIDIEN

Lundi, on ignorait toujours quand et si la route 170 pourra rouvrir, à Rivière-Éternié.

On ignore toujours quand et si la route 170 pourra rouvrir. Une équipe géotechnique du ministère des Transports a été envoyée sur place pour le déterminer. « Pour la reconstruction, on n’est pas encore là. Mais si on reconstruit, est-ce que c’est assez solide ? C’est ça, la question qu’il faut se poser », avait expliqué dimanche à La Presse la ministre responsable de la région, Andrée Laforest.

La municipalité de Rivière-Éternité a également demandé lundi aux citoyens de ne pas circuler dans les zones interdites « afin de ne pas nuire au travail des différents intervenants » sur place.

Selon Environnement Canada, Rivière-Éternité a reçu 130 mm de pluie en deux heures samedi, une première dans la région, aux dires de Mme Laforest. La SEPAQ a annoncé que le secteur de la Baie-Éternité du parc national du Fjord-du-Saguenay est fermé jusqu’à nouvel ordre et que les clients détenant une réservation dans les prochains jours seront contactés afin de reporter leur séjour ou d’obtenir un remboursement.

Avec La Presse Canadienne