Un couple d’enquêteurs en phénomènes paranormaux a été accusé lundi de trois chefs de méfaits en lien avec des véhicules de police vandalisés en mars dernier.

Danick Goupil, 39 ans, et Sylvie Comtois, 53 ans, ont comparu lundi au palais de justice de Montréal. Les faits qui leur sont reprochés se seraient produits dans la soirée du 8 mars, selon des documents judiciaires dont La Presse a obtenu copie, mais qui n’ont pas encore subi l’épreuve des tribunaux.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE SYLVIE COMTOIS

Sylvie Comtois et Danick Goupil

Les suspects auraient alors crevé des pneus de 18 véhicules de patrouille du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) se trouvant dans trois postes de la métropole, une heure seulement après s’être vu remettre un constat d’infraction et avoir invectivé l’agent qui le leur avait remis.

Vers 21 h 30, des images captées par des caméras de surveillance du poste de quartier (PDQ) 22, dans le Centre-Sud, montrent un suspect, plus tard identifié comme étant M. Goupil, s’approchant d’un véhicule de patrouille. Il fait alors « un mouvement avec son bras droit vers le pneu avant [côté] conducteur », selon les documents. Le suspect aurait répété son geste sur deux autres véhicules de patrouille avant de « partir en courant ».

Moins d’une heure plus tard, les caméras d’un véhicule de marque Tesla garé près du poste de police du groupe Éclipse, rue Hochelaga, auraient aperçu M. Goupil. Les images le montreraient perforant deux pneus d’un même véhicule avant que la « séquence d’enregistrement des caméras coupe ». C’est un agent du SPVM qui a plus tard constaté que 13 véhicules avaient été vandalisés.

Enfin, vers 23 h 15, Danick Goupil aurait pris pour cibles deux autres véhicules de patrouille, cette fois dans le stationnement situé à l’arrière du PDQ 38.

« Véhicule suspect »

Un VUS blanc identifié comme un « véhicule suspect » aurait été aperçu non loin des postes de quartier 22 et 38 au moment où auraient eu lieu les méfaits. Les images des caméras de surveillance montraient notamment la portière côté passager du véhicule s’ouvrir et « Danick Goupil marcher vers les véhicules de patrouille » du PDQ 38. « [Le suspect] attaque les pneus des véhicules avant de retourner vers le véhicule stationné », qui quitte ensuite les lieux.

Un logo sur la portière avant du VUS « ressemble au logo du film Ghostbusters », peut-on lire dans les documents.

C’est à partir de ces informations que le SPVM aurait déniché la page Facebook Ghostbusters Montréal, où se trouvaient des photos d’un véhicule correspondant à « [celui] utilisé pour commettre les méfaits ». On y voit également des photos de Danick Goupil et de Sylvie Comtois, enquêteurs en phénomènes paranormaux.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE GHOSTBUSTERS MONTRÉAL

Le véhicule de Ghostbusters Montréal

Le VUS est plus tard identifié comme appartenant à Sylvie Comtois – c’est elle qui en aurait été la conductrice au moment des faits reprochés aux suspects, selon le SPVM.

Constat d’infraction

Le soir même du 8 mars, un constat d’infraction « a été signifié à Sylvie Comtois », selon les informations obtenues par La Presse. Le constat a été remis pour une infraction à l’article 239 du Code de la sécurité routière, qui indique qu’un véhicule « ne peut être muni de feux clignotants ou pivotants de quelque couleur que ce soit ».

Moins d’une heure après que Mme Comtois s’est fait remettre le constat d’infraction, les suspects se seraient rendus au PDQ 22.

Or, l’agent qui a remis le constat à Mme Comtois aurait « remarqué un véhicule avec une lumière clignotante rouge et bleu dans le pare-brise ». L’agent a d’abord cru qu’il s’agissait d’un véhicule banalisé des forces de l’ordre avant de constater qu’il s’agissait plutôt d’un VUS « avec du lettrage de Ghostbuster ». « Lors de la signification du constat, [l’agent] entend “mange de la marde" crié par le passager du véhicule », apprend-on dans les documents judiciaires.

Joints par La Presse, Danick Goupil et Sylvie Comtois ont préféré ne pas commenter l’affaire. « On va laisser la cour s’en charger, la seule chose qu’on peut dire, c’est qu’on n’est pas coupables », s’est contenté d’affirmer M. Goupil. Les trois chefs d’accusation auxquels le couple fait face ont chacun trait à des méfaits de plus de 5000 $.