La série noire d’incendies criminels se poursuit dans la métropole. Dimanche, à l’aurore, c’était au tour d’un salon de coiffure d’en être la cible, alors qu’un cocktail Molotov a été tiré à l’intérieur. Personne n’a été blessé, le feu a été maîtrisé, et une enquête a été ouverte par la police de Montréal.

C’est peu avant 4 h, dimanche, que les policiers ont été appelés à intervenir au Studio 3, un salon de coiffure pour hommes et femmes situé rue Chabanel Ouest, entre la rue Meilleur et l’avenue du Parc, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.

Rapidement, les flammes ont été maîtrisées par les pompiers. Sur place, ils ont ensuite relevé la présence d’un objet incendiaire et les traces d’un produit accélérant. L’enquête a donc immédiatement été transmise au Module des incendies criminels du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

D’après l’agente Véronique Dubuc, porte-parole du SPVM, c’est « un cocktail Molotov qui aurait été lancé par une fenêtre à l’intérieur du commerce ». Heureusement, l’affaire n’a toutefois fait aucun blessé, puisque l’établissement était fermé au moment des faits et que personne ne se trouvait à l’intérieur.

« On parle de dommages somme toute mineurs au bâtiment. Il n’y a aucune arrestation pour l’instant. Les enquêteurs vont être sur place aujourd’hui pour faire l’analyse de la scène », a expliqué Mme Dubuc.

Des bandes vidéo de caméras de surveillance pourraient également être visionnées par les enquêteurs afin de faire la lumière sur la séquence des évènements.

Un phénomène en hausse

Ce nouvel incendie criminel fait écho à la série d’incendies criminels déclenchés à Montréal dans les dernières semaines. La Presse a révélé vendredi que plus d’un incendie par jour avait été allumé en mai dans la métropole. Certains commerces ont été touchés deux, voire trois fois d’affilée. En mai seulement, en 11 jours, 16 incendies criminels ont déjà été allumés, une moyenne de 1,6 par jour.

Lisez l’article « Plus d’un incendie criminel par jour en mai »

En date du 11 mai, la police montréalaise a enregistré 220 incendies criminels, comparativement à 130 pour le premier trimestre de 2022. L’an dernier, le chiffre de 220 incendies criminels avait été atteint à la fin de la première semaine de juillet ; 2023 est donc en avance d’environ huit semaines sur 2022.

Plus tôt, vendredi dernier, trois hommes de 18 à 38 ans avaient d’ailleurs été arrêtés et accusés en lien avec des incendies criminels survenus dans les arrondissements de LaSalle, Saint-Laurent et Saint-Léonard dans les derniers jours.

Selon nos informations, le chef du SPVM, Fady Dagher, devrait entre autres aborder cet enjeu lors d’une conférence de presse qui est prévue lundi, durant laquelle il doit « rendre compte de ses 100 premiers jours à la tête de l’organisation ».

À noter : cette multiplication des incendies criminels pourrait être liée à des conflits entre groupes du crime organisé, des tentatives d’extorsion, voire des disputes entre réseaux de voleurs de véhicules, avait rapporté La Presse ces derniers jours.

« Souvent, les suspects sont des personnes vulnérables qui se sont fait offrir de la drogue ou un montant d’argent, et qui vont mettre le feu au commerce sans connaître la raison pour laquelle ils le font », a illustré l’inspectrice des enquêtes spécialisées du SPVM et patronne de la section des incendies criminels, Karine Paquette.