Un jeune Montréalais membre des Forces armées canadiennes a profité de la vulnérabilité d’une adolescente de 14 ans pour l’appâter sur les réseaux sociaux et l’agresser sexuellement à plusieurs reprises.

Alexandre Matheussen a reconnu sa culpabilité à trois chefs d’accusation lundi, au palais de justice de Montréal : contacts sexuels sur une mineure, incitation à des contacts sexuels sur une mineure et leurre informatique.

Membre de la Réserve des Forces armées canadiennes, le caporal de 21 ans s’impliquait sur le terrain dans l’opération de vaccination lors de son arrestation. « Il a été relevé de ses fonctions le 18 janvier 2022, la journée de son arrestation », a indiqué à La Presse une porte-parole des Forces. Il est toutefois toujours sur la liste des employés.

C’est sur l’application Snapchat qu’Alexandre Matheussen est entré en contact avec l’adolescente, alors âgée de 13 ans, en décembre 2020. Leurs conversations virtuelles deviennent vite à forte connotation sexuelle, alors que le prédateur décrit les gestes dégradants qu’il aimerait voir la jeune fille faire. Il lui demande des photos d’elle et lui envoie des photos de son pénis.

Si, au départ, la victime lui fait croire qu’elle a 16 ans, elle lui révèle vite qu’elle a 13 ans, ce qui ne dérange aucunement l’agresseur.

Quelques mois plus tard, à l’été 2021, ils finissent par se rencontrer en personne. À quatre reprises, Alexandre Matheussen va chercher chez elle l’adolescente de 14 ans, se rend quelque part en voiture et s’en prend à la victime une fois sur place. Une fois, il va même discuter quelques minutes avec la mère de la victime avant de partir avec sa fille.

À une occasion, après avoir touché les parties génitales de l’adolescente, il assoit celle-ci sur lui et lui lance : « Veux-tu baiser ? » Pour se tirer d’affaire, elle invente avoir déjà été victime de viol. Elle finit par masturber l’accusé.

Au troisième évènement, Alexandre Matheussen se stationne dans une rue sans issue et commence à toucher l’adolescente. Il insiste pour avoir une relation avec pénétration, mais elle refuse à au moins cinq reprises. Le prédateur lui tire les cheveux pour la pousser sur son pénis et la forcer à faire une fellation.

« Il se sent stupide »

Leur dernière rencontre se déroule de manière similaire, alors que le militaire s’en prend à elle. Toutefois, l’adolescente réalise que l’accusé ne voulait que des faveurs sexuelles et exige d’être ramenée chez elle. Il est arrêté quelques mois plus tard et avoue tout aux enquêteurs.

« Il se sent stupide, parce qu’il sait que la victime était trop jeune », relate le procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme, en résumant les faits.

« Il voulait plaider coupable depuis longtemps », indique son avocat, MMichael Morena.

Le dossier reviendra en août en vue des observations sur la peine. Alexandre Matheussen est en liberté.