Une famille comptant quatre enfants en bas âge, traumatisée par l’irruption dans leur appartement de l’escouade tactique du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui s’était trompée de porte, recevra 145 000 $ en compensation.

Cette histoire s’est passée le 17 février 2022, vers 5 h 30 du matin, dans Ahuntsic-Cartierville. Le sommeil paisible de Brahim Tarhri et Asma Hassani, ainsi que de leurs quatre enfants, dont un bébé d’un an, a été brutalement interrompu par les agents du Groupe tactique d’intervention (GTI), qui ont défoncé leur porte pour leur braquer des fusils d’assaut au visage.

Tandis que le bébé hurle, les parents se retrouvent à genoux, avec les armes des policiers du GTI toujours pointées vers eux.

« Complètement désemparés, ils craignaient que leur famille se fasse abattre dans leur propre demeure », peut-on lire dans la poursuite déposée par la famille contre le SPVM en juillet dernier.

Quand les agents interrogent le couple, ils réalisent qu’ils se sont trompés de logement. Ils cherchaient plutôt le fils des voisins d’en-dessous, où ils se dirigent alors.

Un peu plus tard, les policiers, notamment un commandant, viennent s’excuser auprès de la famille, admettant que le GTI s’était trompé d’endroit.

Stress post-traumatique

Dans leur poursuite, M. Tarhri et Mme Hassani indiquent souffrir de stress post-traumatique à la suite de l’évènement et devoir prendre des antidépresseurs. Mme Hassani a dû arrêter d’allaiter son nourrisson, « ayant perdu sa capacité à produire du lait en raison de son traumatisme », peut-on lire dans les documents judiciaires. M. Tarhri a dû cesser de travailler pendant plusieurs mois.

L’intervention policière a grandement perturbé les quatre enfants, qui ont développé des troubles du sommeil.

Les parents demandaient 242 000 $ en indemnisation de la Ville de Montréal pour les conséquences de cet évènement.

« Après enquête, il a été déterminé que le risque de condamnation de la Ville était élevé dans cette affaire, » indiquent les documents municipaux déposés mercredi dernier au comité exécutif. « Une suspension des procédures judiciaires a donc été convenue avec le procureur des demandeurs afin de négocier une entente hors-cour. »

On indique que le couple a subi des expertises pour évaluer l’étendue de ses séquelles psychologiques.

L’entente a permis de régler l’affaire pour un montant de 145 000 $.

Avec la collaboration de Mayssa Ferah, La Presse