Pendant cinq jours, la police de Montréal a remis tout près de 800 constats d’infraction la semaine dernière aux abords du pont Jacques-Cartier, dans le cadre d’un « blitz de surveillance » qui avait pour objectif de dissuader le blocage d’intersections par certains automobilistes qui s’engagent sans vérifier si l’espace est suffisant.

C’est ce qu’a annoncé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans un bilan paru mardi sur son « opération intersections » visant tout particulièrement le phénomène de « l’interblocage ».

Au total, pas moins de 758 constats d’infraction ont été remis durant l’opération qui se tenait du 27 au 31 mars dernier, sur plusieurs artères et intersections précédant le pont Jacques-Cartier. La plupart des amendes, soit 534 d’entre elles, ont d’ailleurs « été remises à des conducteurs qui bloquaient les intersections », affirme le poste de quartier (PDQ) 22, situé dans le Centre-Sud, qui était responsable de l’initiative.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Uniquement dans la journée de lundi, plus d’une centaine de constats d’infraction avaient été remis à des usagers de la route, alors que l’achalandage est peu élevé en début de semaine.

« On savait qu’il y avait un problème important, mais on a été quand même très étonnés par le nombre élevé d’infractions, affirme la cheffe du PDQ22, Krisztina Balogh. Ça fait juste montrer le potentiel extrêmement élevé d’infractions au Code de sécurité routière qui sont commises à tous les jours en heures de pointe. »

Plusieurs autres constats ont toutefois été remis pour d’autres raisons, notamment pour utilisation illégale d’une voie réservée (53), changement interdit de voie (29), passage sur un feu rouge (22) ou encore immobilisation sur un passage piéton (10), voire l’utilisation d’un cellulaire au volant (10).

Un exercice à répéter

L’impact d’une telle opération de surveillance est « tangible » en matière de sensibilisation, mais à plus long long terme, « si on veut avoir un effet structurant, ça va sûrement être nécessaire qu’on fasse des opérations dans ce genre-là, ou qu’on combine d’autres stratégies », affirme la commandante Balogh en ce sens. « Il faut qu’on vise un résultat permanent, ou en tout cas qui va durer plus longtemps », concède-t-elle.

Avec l’augmentation de la congestion aux alentours du pont Jacques-Cartier dans les derniers mois, les actions à prendre sont nombreuses, selon la policière.

« Il y a des gens qui préféraient prendre le tunnel [Louis-Hippolyte-La Fontaine] avant et qui se dirigent maintenant vers le pont Jacques-Cartier, en raison des travaux. Pour les deux ou trois prochaines années, on s’attend donc à ce qu’il y ait un problème de fluidité dans le secteur. L’interblocage vient avec, les gens s’impatientent et veulent forcer leurs déplacements », raisonne Mme Balogh.

L’an dernier, dans le quartier Centre-Sud, tout près de 500 automobilistes avaient été épinglés pour de l’interblocage seulement. Le phénomène serait aussi remarqué par « plusieurs brigadiers sur la rue Sherbrooke, qui essaient de faire traverser des enfants », affirme le SPVM.