Un détenu qui a pris en otage un autre prisonnier a entraîné mercredi une intervention musclée, à l’établissement de détention de Rivière-des-Prairies. Connu pour son « passé violent », Steven Godin Charlish avait déjà séquestré une agente correctionnelle pendant de longues heures, à Sept-Îles, en 2016.

L’affaire est survenue vers 14 h 30, en milieu d’après-midi, dans le secteur G4 du bâtiment. En colère parce qu’on lui avait saisi de l’alcool frelaté entré à l’intérieur des murs, Godin Charlish se serait alors enfermé dans sa cellule, en prenant en otage l’autre détenu qui s’y trouvait, Shawn Lefebvre, a appris La Presse. Selon nos informations, il s’en serait aussi pris physiquement à lui.

Des équipes d’urgence et des effectifs policiers ont été appelés sur les lieux, mais l’homme s’est finalement rendu au bout d’une heure, après des négociations avec les autorités.

En 2016, à l’établissement de détention de Sept-Îles, Steven Godin Charlish avait reconnu avoir menacé avec son complice Dany Bernatchez une agente correctionnelle, avant de la séquestrer pendant trois heures. Il avait d’ailleurs plaidé coupable quelques mois après à des chefs de complot, de voies de fait avec lésion et de bris de prison avec l’intention de recouvrer sa liberté.

Pour Mathieu Lavoie, qui est président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, le principal intéressé est un « détenu problématique, connu pour son passé violent ».

On veut mettre en lumière que pour les agents des services correctionnels, c’est une problématique, la violence de plus en plus présente à l’intérieur des murs, d’autant plus que cette personne aurait dû être dans un secteur plus sécuritaire, plus restreint, considérant son passé de violence.

Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec

M. Lavoie déplore que les autorités en fassent souvent trop peu pour assurer la sécurité des agents. « C’est une réalité qu’on voit de plus en plus au correctionnel, où on donne beaucoup de largesses aux personnes incarcérées malgré leur passé de violence », conclut M. Lavoie.

En avril 2021, une centaine d’agents correctionnels avaient manifesté devant la prison de Bordeaux, à Montréal, pour dénoncer le « manque de jugement » de la direction. Celle-ci ne « protège plus » les employés lorsque surviennent des agressions physiques par des détenus, avaient alors affirmé plusieurs salariés, soutenus par le syndicat. « Des agressions, il y en a plusieurs. On vit avec ce problème-là de façon récurrente depuis plusieurs années », confirme en ce sens M. Lavoie.

Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse