Un homme qui a agressé sexuellement une adolescente de 15 ans dans une ruelle et lui a transmis la chlamydia a été condamné jeudi à quatre ans et demi de prison, malgré un risque de récidive « très élevé ». Une peine clémente qui s’explique par la déficience intellectuelle et le déracinement culturel de Medgino Andre.

« N’eût été ce contexte, la sentence aurait été bien plus sévère », a insisté le juge Robert Marchi, en entérinant la suggestion de peine présentée par les avocats jeudi au palais de justice de Montréal. « On naît tous égaux, mais ça ne dure pas longtemps… », a conclu le juge, en évoquant la vie difficile de l’accusé.

Medgino Andre a fait vivre un cauchemar à une adolescente croisée par hasard en octobre 2020. Après avoir échangé son numéro de téléphone avec l’homme vers 17 h, l’adolescente part garder des enfants. Puis, vers 23 h, elle recroise Medgino Andre en revenant chez elle.

Dès que la victime s’approche de lui, Medgino Andre la prend par les hanches, met sa main dans sa culotte et l’agresse sexuellement en la pénétrant, alors qu’il lui retient les mains dans le dos. L’assaillant transmet la chlamydia à sa victime pendant l’agression. Pendant que la victime est à l’hôpital, Medgino Andre tente même de la faire taire.

« Je ne peux pas imaginer… à 15 ans, [une agression avec] pénétration, dans la rue, à 11 h le soir. C’est difficile d’imaginer un scénario plus difficile », a résumé le juge Marchi. « [L’accusé] coche à peu près toutes les cases des facteurs aggravants », a renchéri le magistrat.

Les conséquences ont été dramatiques pour l’adolescente : douleurs, mauvais résultats scolaires, prise de médicaments, hypervigilance. « J’ai toujours peur quand je suis dans la rue. Je regarde toujours qui est derrière moi », écrit-elle dans une déclaration lue par le juge.

Dans un autre dossier, Medgino Andre a violenté pendant des années une fillette, en plus de menacer de tuer une femme. L’enfant conserve de profondes séquelles de ces épisodes de violence, a souligné la procureure de la Couronne, MCarolyne Paquin.

Les rapports d’évaluation de l’accusé sont « extrêmement négatifs », a résumé le juge Marchi. Les experts concluent en effet à un risque de récidive très important. Cependant, les rapports permettent de mettre en contexte le parcours de l’accusé, a fait valoir son avocat, MSamuel McAuliffe.

Medgino Andre a vécu une enfance « difficile » en Haïti avant de venir au Canada en 2009, a souligné MMcAuliffe. Il ne savait alors ni lire ni écrire. De plus, il présente une déficience intellectuelle. Son avocat évoque également son « déracinement culturel et géographique ».

C’est donc en tenant compte de ces facteurs atténuants que les avocats ont présenté une suggestion commune de 54 mois de détention, qui a été entérinée par le juge. Comme l’accusé est détenu depuis déjà plus de deux ans, il ne lui reste que 10 mois de prison à purger.