L’identité de la victime de l’ex-député péquiste Harold LeBel pourrait être rendue publique au courant des prochaines semaines. La jeune femme a en effet déposé une demande afin de lever l’ordonnance de non-publication en vigueur à son endroit.

Une audience est prévue jeudi au palais de justice de Rimouski pour entamer les démarches en ce sens. Des sources impliquées de près dans le dossier ont toutefois confirmé à La Presse mercredi que l’intention n’est pas de faire lever l’ordonnance de manière imminente, mais plutôt dans un horizon de quelques semaines.

Rappelons que la plaignante avait été rappelée à la barre in extremis en novembre après que l’avocat de la défense eut appris que la jeune femme participait à un documentaire de Québecor dans lequel elle entendait révéler son identité. Une levée de l’ordonnance était donc nécessaire, voire prévisible, pour procéder à la diffusion éventuelle de ce documentaire.

« Je veux transformer ces évènements traumatisants en quelque chose de positif, peut-être même pour la société en expliquant le processus judiciaire », avait indiqué la victime en novembre dernier, expliquant que ce documentaire faisait partie de son cheminement, et qu’après avoir cherché à tout prix à protéger son identité du public, elle se sentait maintenant prête à la dévoiler.

Le tout survient au lendemain d’une décision rendue mardi par la Commission québécoise des libérations conditionnelles, qui a approuvé la sortie de prison de M. LeBel malgré la « gravité objective » de son crime, jugeant que l’ancien élu fait maintenant preuve « d’empathie envers la victime ».

L’homme est ainsi sorti de prison mercredi, au quart de sa peine, afin de terminer celle-ci dans une maison de transition, et ce, sous plusieurs conditions.

Après avoir initialement nié l’agression sexuelle dont il était accusé lors du procès, l’ex-député se montre maintenant « repentant » et « ouvert » aux recommandations qui lui ont été faites en détention afin de « mieux comprendre les motifs sous-jacents à l’acte », note la Commission dans sa décision.

M. LeBel avait été condamné le 26 janvier dernier à un total de huit mois de prison, après avoir été reconnu coupable quelques mois plus tôt de l’agression sexuelle d’une jeune femme dans son appartement de Rimouski en 2017 alors que cette dernière y couchait avec une amie commune dans le cadre d’un déplacement professionnel.

Durant le procès, la victime avait notamment expliqué qu’Harold LeBel avait dégrafé son soutien-gorge, puis passé la nuit à lui faire des attouchements alors qu’elle restait immobile, incapable de dormir.

À noter : la victime d’Harold LeBel ne serait pas la première plaignante dans une cause d’agression sexuelle à dévoiler son identité à l’issue du procès. Récemment, la documentariste Léa Clermont-Dion avait choisi de garder l’anonymat tout le long du procès pour agression sexuelle de l’ex-journaliste Michel Venne. Elle était finalement sortie de l’ombre après le verdict.

Avec Gabriel Béland et Vincent Larin, La Presse