Compte tenu de ses « regrets sincères », l’ex-député péquiste Harold LeBel pourra sortir de prison, huit semaines après avoir été condamné à huit mois de prison pour agression sexuelle fin janvier. Après avoir plaidé son innocence en cour, il affirme aujourd’hui « croire totalement » la version de sa victime.

Dans une décision rendue mardi par la Commission québécoise des libérations conditionnelles, l’organisme note, malgré la « gravité objective » de son crime, le fait qu’Harold LeBel fasse maintenant preuve « d’empathie envers la victime ».

Après avoir nié l’agression sexuelle dont il était accusé lors du procès, l’ex-député se montre maintenant « repentant » et « ouvert » aux recommandations qui lui ont été faites en détention afin de « mieux comprendre les motifs sous-jacents à l’acte ».

Rappelons qu’il a été condamé le 26 janvier à huit mois de prison après avoir été reconnu coupable en novembre dernier de l’agression sexuelle d’une jeune femme dans son appartement de Rimouski en 2017 alors que cette dernière y couchait avec une amie commune dans le cadre d’un déplacement professionnel.

La stratégie de son avocat

La jeune femme, dont l’identité est toujours protégée par une ordonnance de la cour, avait expliqué durant le procès qu’Harold LeBel avait notamment dégrafé son soutien-gorge, puis passé la nuit à lui faire des attouchements alors qu’elle restait immobile, incapable de dormir.

L’ex-politicien de 60 ans clamait son innocence et avait raconté au tribunal qu’un baiser entre les deux était consensuel.

Or, d’après ce qu’on peut lire dans la décision de la Commission, Harold LeBel a expliqué à l’agente chargée de l’évaluation de son dossier qu’il avait plaidé non-coupable à l’époque puisqu’il adhérait alors à « la stratégie recommandée par [son] avocat criminaliste ».

Durant le procès, l’ex-député aurait en fait réalisé avoir « une perception erronée » des faits qui lui étaient reprochés. « Vous dites croire totalement la version de la victime et vous voulez comprendre comment vous en êtes venu à poser ces gestes. Vous exprimez des remords sincères envers la victime », note la Commission.

Une estime personnelle fragilisée

L’agente chargée d’évaluer son cas le décrit comme « un individu détenant une estime personnelle fragilisée, avec des besoins affectifs et sexuels non comblés lors du passage à l’acte ».

L’homme de 60 ans pourra ainsi sortir de prison au quart de sa peine afin de compléter celle-ci dans une maison de transition, et ce, sous plusieurs conditions. À noter, en vertu de Loi sur le système correctionnel du Québec, un détenu peut obtenir une libération conditionnelle au sixième de sa peine, s’il est admissible.

Durant ses deux mois de détention, Harold LeBel n’a fait l’objet d’aucun rapport disciplinaire, note la Commission.

Il sera dorénavant pris en charge par une maison de transition où son retour dans la collectivité « sera donc progressif et encadré ».

Avec Louis-Samuel Perron, La Presse