Ken Moreau a été témoin d’une scène d’horreur lundi après-midi à Amqui : le chauffeur à bord d’une camionnette roulait à vive allure en direction d’une famille et de deux personnes âgées. Un évènement tragique gravé dans sa mémoire.

« J’étais à une seconde de mourir », explique Ken Moreau. Sa voix tremble au bout du fil. Il reprend son souffle et poursuit son récit.

Il sortait d’un rendez-vous chez le dentiste lundi vers 15 h. Sa journée a basculé, passant d’un après-midi tranquille à une expérience traumatisante.

Les images horribles dont il a été témoin repassent en boucle dans sa tête. « Ce n’était pas des piétons écrasés par accident. [Le chauffeur] n’a jamais freiné ou essayé de les éviter. Il roulait pleins gaz. Il fonçait sur tout le monde. »

Le véhicule est arrivé quand il s’apprêtait à traverser le trottoir. « La petite famille derrière moi s’est fait frapper. Il y avait une petite fille en poussette et un enfant à pied. J’ai vu tout le monde se faire frapper », raconte-t-il, ébranlé.

Il y avait derrière lui deux personnes âgées, les deux bambins et une femme qui semblait être leur mère, poursuit le résidant d’Amqui. Devant lui, un homme qui semblait être dans la cinquantaine a aussi été percuté par le camion.

En une fraction de seconde

M. Moreau « se trouve chanceux » d’avoir eu le réflexe de prendre ses jambes à son cou en une fraction de seconde.

J’ai entendu un son. C’est ce son lourd qui m’a sauvé. Je pense que je suis le seul qui a eu le temps de se tasser. C’était le chaos.

Ken Moreau, témoin de l’évènement

Le conducteur roulait à toute vitesse, décrit M. Moreau.

« Je ne l’ai pas vu crier ni parler. Il me semblait en possession de ses moyens. Il avait l’air de n’importe quel conducteur, sauf qu’il allait vraiment vite et en direction des gens qui marchaient », décrit M. Moreau.

Il a revu le camion quelques minutes après que le conducteur a heurté les passants. « J’ai couru après pour prendre la plaque d’immatriculation en photo. C’est tout ce que je pouvais faire. Je suis chanceux d’être là pour raconter ça. »