(Ottawa) Soixante-quatre Mexicains, forcés à travailler dans des fermes, usines et entrepôts des environs de Toronto, au Canada, ont retrouvé la liberté au terme d’une enquête pour trafic d’êtres humains, ont annoncé vendredi les autorités canadiennes.

Cinq suspects ont été inculpés et deux autres sont toujours recherchés au titre d’un mandat d’arrêt. Au total, ils font face à plus de 40 accusations, dont celles d’appartenance à un groupe criminel et de trafic d’êtres humains.

La police et l’Agence des services frontaliers du Canada avaient lancé cette enquête en novembre 2022, après qu’un travailleur mexicain eut signalé ses mauvaises conditions de vie et de travail.

Les migrants ont été « maltraités et exploités », a affirmé la police, dans un communiqué.

Ils travaillaient et « vivaient dans des conditions déplorables », a déclaré l’inspecteur Gary McBride, de la police régionale de York, lors d’un point presse.

Selon la police, des dizaines de personnes, âgées de 20 à 50 ans, dormaient « sur des matelas à même le sol ». Les travailleurs manquaient de « nourriture, d’intimité », et devaient supporter des « infestations d’insectes ».

Les victimes ont dénoncé « des formes de coercition et de contrôle », comprenant de l’isolement, un manque de liberté ou encore des menaces et des agressions sexuelles.

Les travailleurs étaient conduits chaque jour sur leurs lieux de travail dans trois bus délabrés et contraints de travailler de longues heures pour un maigre salaire.

Les trafiquants présumés leur avaient promis de bonnes conditions de vie ainsi que d’excellents salaires au Canada.

En 2019, 43 Mexicains réduits à l’état d’« esclaves des temps modernes », forcés à travailler presque gratuitement dans des hôtels, avaient retrouvé la liberté au terme d’une opération de la police de l’Ontario.

Plus de 3500 cas de traite d’êtres humains ont été signalés à la police depuis 2011, selon le ministère de la Sécurité publique du Canada. La quasi-totalité des victimes étaient des femmes et des mineures.